Localisation : Rue
Raoul Briquet
Conflits
commémorés : 1914-1918, 1939-1945,
Algérie
Sculpteur : BONNEL
(Achicourt)
Architecte : GODON
Date d'inauguration : 13 juillet 1924, sous la présidence du Préfet
du Pas-de-Calais, avec le concours des sociétés de musique,
de gymnastique, d'anciens combattants et de sapeurs-pompiers
Texte de l'épitaphe :
A nos chers morts
1914-1918
La citation d'attribution
de la Croix de guerre à la commune est également
inscrite sur le monument
Coût
et financement : 6.974,70 francs par souscription
publique et budget communal
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Inauguration du monument
aux morts d'Achicourt
Liste
des noms inscrits au monument aux morts :
1914 :
HEE Aurélien (HEE Aurélien-Germain. Né
le 19 juin 1889 à Souastre. Caporal au 33e régiment
d’infanterie. Matricule 132, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 15 août 1914 à Dinant (Belgique), tué à
l’ennemi)
CARON Jean-Baptiste (CARON Jean-Baptiste. Né
le 5 novembre 1887 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 345e régiment d’infanterie. Matricule 753, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 31 août 1914 (Nord), tué à
l’ennemi)
VASSEUR Marius (VASSEUR Marius-Julien. Né le
23 décembre 1893 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 1er régiment d’infanterie. Matricule 600, recrutement
de Béthune. Mort pour la France le 30 août 1914 à
Pargny (Somme), tué à l’ennemi)
HUGUES François (HUGUES François-Pierre.
Né le 9 mars 1889 à Paris (17e). Soldat de 2ème
classe au 72e régiment d’infanterie. Matricule 758, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 6 septembre 1914 (Marne), tué
à l’ennemi)
BOUDIN Adolphe (Né le 14 mars 1884 à Arras.
Soldat de 2ème classe au 233e régiment d’infanterie.
Matricule 1335, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 7 septembre
1914 (Marne), tué à l’ennemi)
MANNESSIER Georges
CAUET Louis (CAUET Louis-Albert. Né le 13 septembre
1893 à Agny. Soldat de 2ème classe au 26e régiment
d’infanterie. Matricule 858, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 11 septembre 1914 à Harancourt (Meurthe-et-Moselle), tué
à l’ennemi)
DEHAY Edouard (DEHAY Edouard-Henri. Né le 19
septembre 1888 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 233e régiment d’infanterie. Matricule 668, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 15 septembre 1914 à Reims,
tué à l’ennemi)
DISTINGHIN Alfred (DISTINGHIN Alfred-Henri. Né
le 27 juin 1890 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 127e régiment d’infanterie. Matricule 60, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 17 septembre 1914 près de Reims,
tué à l’ennemi)
EVRARD Octave (Né le 5 avril 1890 à Arras.
Soldat de 1ère classe au 4e régiment d’infanterie.
Matricule 31, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 24 septembre
1914 (Meuse), tué à l’ennemi)
SELAME Alfred (SELAME Alfred-Henri. Né le 8 juillet
1893 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au 43e régiment
d’infanterie. Matricule 981, recrutement d’Arras. Mort pour la
France le17 septembre 1914 à la ferme du choléra (Aisne),
tué à l’ennemi)
BLIN de BAILLEUL René (BLIN de BAILLEUL René-Camille-Désiré.
Né le 24 février 1880 à Arras. Soldat de 2ème
classe au 233e régiment d’infanterie. Matricule 1241, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 19 octobre 1914, des suites de blessures
de guerre)
DEHAY Florimond (DEHAY Florimond-Augustin. Né
le 12 mars 1891 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au
6e régiment territorial d’infanterie. Matricule 670, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 2 octobre 1914 à Drocourt,
tué à l’ennemi)
FOUQUET Constant
LEGAY Aimable (Né le 6 décembre 1890 à
Maroeuil. Soldat de 2ème classe au 1er régiment d’infanterie.
Mort pour la France le 27 octobre 1914 (Allemagne), tué à
l’ennemi)
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1915 :
LHOMME Gustave (LHOMME Gustave-Amédée.
Né le 13 juin 1890 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 1er régiment d’infanterie. Matricule 52, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 2 juin 1915 (Marne), des suites de
blessures de guerre)
BONEL Henri
BLONDEL Clotaire (BLONDEL Clotaire-Eugène. Né
le 24 août 1893 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 33e régiment d’infanterie. Matricule 839, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 9 janvier 1915 à Perthe-les-Hurlus,
tué à l’ennemi)
HACART Francis
BIENFAIT Eustache (Né le 20 septembre 1885)
CATHELAIN Arthur
[voir également plaque Arthur
Cathelain, en bas de page]
GALLET Henri (GALLET Henri-Joseph. Né le 9 août
1887 à Achicourt. Sergent au 58e bataillon de chasseurs à
pied. Matricule 709 (ou 703), recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 5 mai 1915 (Marne), tué à l’ennemi)
DEHAY Georges (DEHAY Georges-Léopold. Né
le 6 septembre 1894 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 160e régiment d’infanterie. Matricule 775, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 9 mai 1915 à la Targette (Pas-de-Calais),
tué à l’ennemi)
CARON Cyrille (CARON Cyrille-Zarin. Né le 20
juin 1894 (?) à Achicourt. Soldat de 2ème classe au
158e régiment d’infanterie. Matricule 758, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 14 mai 1915 aux combats de Noulette (Pas-de-Calais),
tué à l’ennemi)
BIENFAIT Charles (BIENFAIT Charles-François.
Né le 28 juin 1883 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 37e régiment d’infanterie. Matricule 178, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 20 mai 1915 à Aubigny (Pas-de-Calais),
tué à l’ennemi)
SORLIN Paul
LHOMME Maurice (Né le 18 février 1895
à Achicourt. Sapeur au 1er régiment de Génie.
Matricule 845, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 14 juillet
1915 à La Chalade (Meuse), tué à l’ennemi)
BIENFAIT Amédée (BIENFAIT Amédée-Charles.
Né le 8 décembre 1884 à Achicourt. Soldat
de 2ème classe au 233e régiment d’infanterie. Matricule
1350 (ou 2350), recrutement d’Arras. Mort pour la France le 15 septembre
1915 (Somme), tué à l’ennemi)
LEGRAND Henri (LEGRAND Henri-Louis. Né le 11
mai 1895 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au 120e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 9 octobre 1915
(Marne), tué à l’ennemi)
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1916 :
LEQUETTE Maurice (LEQUETTE Maurice-Edmond. Né
le 22 septembre 1887 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 345e régiment d’infanterie. Matricule 735, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 12 janvier 1916 (Allemagne), des suites
de maladie en captivité)
VASSEUR Elisée (VASSEUR Elisée. Né
le 29 juin 1885 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 69e régiment d’infanterie. Matricule 1472, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 30 mars 1916 à Hancourt (Meuse),
tué à l’ennemi)
BAROUX Albert (BAROUX Albert-Joseph. Né le 19
mars 1895 à Ivry-la-Chaussée (Eure-et-Loir). Soldat
de 2ème classe au 129e régiment d’infanterie. Matricule
40, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 29 mai 1916 à
Douaumont (Meuse), tué à l’ennemi)
HEOUT Jules (HEOUT Jules-Théophile. Né
le 18 décembre 1875 (ou 1876) à Arras. Soldat de 2ème
classe au 5e régiment d’infanterie territorial. Matricule
180, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 8 juin 1916 à
Douaumont (Meuse), tué à l’ennemi)
DERIENCOURT Guislain (DERIENCOURT Guislain-Joseph. Né
le 14 novembre 1893 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 162e régiment d’infanterie. Matricule 887, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 9 août 1916 (Meurthe-et-Moselle), des
suites de blessure de guerre)
HOUPLAIN Albert (Né le 17 janvier 1890 à
Achicourt. Brigadier au 118e régiment d’artillerie lourde.
Matricule 5, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 20 août
1918 à Hardicourt-au-Bois (Somme), tué à l’ennemi)
DEHAY Victor (Né le 25 août 1887 à
Achicourt. Sergent au 109e régiment d’infanterie. Matricule
891, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 11 septembre 1916
(Somme), tué à l’ennemi)
DISTINGHIN Henri (DISTINGHIN Henri-Joseph. Né
le 13 janvier 1894 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 32e régiment d’infanterie. Matricule 792, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 16 octobre 1916 à l’hôpital d’évacuation
22 (Somme), tué à l’ennemi)
DELATTRE GASTON (Né le 18 mars 1896 à
Achicourt. Soldat de 2ème classe au 104e régiment
d’infanterie. Matricule 198, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 2 novembre 1916 à Douaumont (Meuse), tué à
l’ennemi)
CORROYER Vital (S’agit-il de CORROYER Anatole-Vital.
Né le 16 mai 1877 à Monchy-au-Bois. Soldat de 2ème
classe au 5e régiment d’infanterie territorial. Matricule 147,
recrutement d’Arras. Mort pour la France le 16 novembre 1916 (Alsace),
tué à l’ennemi)
PERIN Arthur (Né le 30 juillet 1883 à
Achicourt. Soldat de 2ème classe au 54e bataillon de chasseurs
à pied. Matricule 210, recrutement d’Arras. Mort pour la
France le 20 octobre 1916 (Seine), des suites de blessures de guerre)
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1917 :
CHOQUET Paul (Né le 15 février 1895 à
Arras. Maréchal des logis au 50e régiment d’artillerie.
Matricule 809, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 25 mars
1917, des suites de blessure de guerre)
FOURCY Jules (FOURCY Jules-Charlemagne. Né le
6 septembre 1893 à Achicourt. Canonnier servant au 27e régiment
d’artillerie. Matricule 907, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 15 avril 1917 (Craonne, Aisne), des suites de blessure de guerre)
NIRDOL MARIUS (NIRDOL Marius-Henri. Né le 1er
mai 1893 à Achicourt. Caporal au 208e régiment d’infanterie.
Matricule 959, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 16 avril
1917 à Craonne (Aisne), tué à l’ennemi)
FOURMAUX Jules (FOURMAUX Jules-Augustin-Guislain. Né
le 9 janvier 1897 à Achicourt. Soldat de 2ème classe
au 201e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 17
avril 1917 à Craonne (Aisne), tué sur le champ de
bataille)
WACHE Camille (WACHE Camille. Né le 30 juin 1888
à Achicourt. Soldat de 2ème classe au 208e régiment
d’infanterie. Matricule 641, recrutement d’Arras. Mort pour la
France le 16 avril 1917 à Craonne, disparu)
SOUILLIART Hervé (SOUILLIART Hervé-Samuel.
Né le 16 novembre 1897 à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 24e régiment d’infanterie coloniale. Matricule 626,
recrutement d’Arras. Mort pour la France le 17 mai 1917 à Soissons
(Aisne), des suites de blessures de guerre)
CARON Augustin
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1918 :
DEHAY Elie (DEHAY Elie-Edmond. Né le 3 juin
1896 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au 43e régiment
d’infanterie. Matricule 236, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 2 mars 1918 à Juvincourt (Aisne), des suites de blessures
de guerre)
AGEZ François (AGEZ François-Joseph.
Né le 11 juillet (1884) à Achicourt. Soldat de 2ème
classe au 233e régiment d’infanterie. Matricule 1238, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 7 juin 1918 (Aisne), des suites de
blessure de guerre)
BRÉVART Fernand (Né le 15 août
1898 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au 107e régiment
d’infanterie. Matricule 76, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 27 juin 1918, tué à l’ennemi)
BREVARD Lucien (Né le 1er novembre 1896 à
Agny. Caporal au 8e régiment d’infanterie. Matricule 74,
recrutement d’Arras. Mort pour la France le 21 juillet 1918 (Oise),
des suites de blessures de guerre)
VITRY Léonce (VITRY Léonce-Edouard. Né
le 18 août 1883 à Hénu. Soldat de 2ème
classe au 208e régiment d’infanterie. Matricule 720, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 25 juillet 1918 (Aisne), tué
à l’ennemi)
FOURMEAUX Camille (FOURMAUX Camille-Jules-Guislain.
Né le 19 février 1898 à Achicourt. Soldat de
2ème classe au 201e régiment d’infanterie. Matricule
307, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 25 juillet 1918 (Aisne),
tué sur le champ de bataille)
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BIENFAIT Alphonse (BIENFAIT
Alphonse-Louis-Joseph. Né le 4 août 1887 à
Achicourt. Soldat de 2ème classe au 307e régiment
d’infanterie. Matricule 708, recrutement d’Arras. Mort pour la France
le 3 août 1918 à Thuys (Aisne, tué à l’ennemi)
HOUPLAIN Marius (Né le 19 septembre 1898 à
Lens. Soldat de 2ème classe au 401e régiment d’infanterie.
Matricule 369, recrutement d’Arras. Mort pour la France le 18 août
1918 (Somme), tué à l’ennemi)
TINOT Albert (TINOT Albert-Camille. Né le 9
janvier 1893 à Achicourt. Soldat de 2ème classe au
401e régiment d’infanterie. Matricule 986, recrutement d’Arras.
Mort pour la France le 29 septembre 1918 à l’Epine du ballon
Saint-Quentin (Aisne), tué à l’ennemi)
BONNEL Octave (Né le 6 novembre 1895 à
Achicourt. Sergent au 43e régiment d’infanterie. Mort pour
la France le 18 août 1918, tué à l’ennemi)
BONNEL Louis
LEVEL François (LEVEL François-Camille.
Né le 2 mai 1892 à Lens. Soldat de 1ère classe
au 4e régiment d’infanterie. Matricule 659, recrutement
d’Arras. Mort pour la France le 18 (ou 12) juillet 1918 (Marne),
tué à l’ennemi
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Victimes civiles (1914-1918):
DELACHAMBRE
Alfred
DISTINGHIN
Clémence
DELATTRE Léonce
DELATTRE François
WACHE René
VASSEUR Emile
WACHE Marcel
DISTINGUIN
Gustave
BIENFAIT Pierre
DEHAY Augustine
DEHAY Philomène
DESAILLY Berthe
DESAILLY Philomène
DEHAY Léopold
LEGRAND Gustave
LEROY Alphonse
BAILLET Guislain
LANCIAL Emilie
BIENFAIT Armand
DEHAY Clara
LIGNON Henri
CANDAT Lucien
DISTINGUIN
ZELIZ
WACHE Victor
FOURMEAUX Léonce
LEGRAND Julie
BUISINE Rosalie
DELTOMBE Angèle
DELTOMBE Anaïs
GALLET Jean |
1939-1945
:
Déportés du travail :
DOUAI Jean
GEEROLF Pierre
Victimes civiles :
AMBROISE Paul
BEVE Irène
BEVE Paul
BIENFAIT Charles
BOUCHE Gustave
BRIOU Emile
BRISSER Charles
CALLEBAUT Robert
CARPENTIER
Jules
COURCEL Paul
CRESPEL Albert
DELAPLAMBRE
François
FRONTIGNY Auguste
HOELLE Catherine
HOUBART Marcel
INGREZ Béatrice
LEGRAND Paulette
MARTIN Victor
MATHIEU Floride
MORIEUX Victor
POUDROUX Pierre
RIFFLARD Klebert
ROGER Clotaire
MD STERIN Marie
VERMEL Abel
MD WACHE Hermant
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Fusillés :
GONDRY Alfred
LEFEBVRE Emile
SOUILLARD Raymond
Déportés politiques :
BUQUET Jules
DARRAS Emile
DELCOURT Edmond
DELIS Marcel
DUQUESNOY Emile
ETIENNE Jean
FOURNIER Georges
QUIDE Marcel
ROBAERT Edmond
SELAME Michel
SOUART Edmond
Militaires :
ARCELINE Marcel
DELVAL Maurice
DISTINGHIN
Lucien
DUPIRE Emilien
LEGRAND Elisée
MICHAUT Hilaire
THOREL Elysée
Prisonniers :
DELANSAY Maurice
MILLE Albert
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Algérie
:
D'HONDT Jean
Indochine :
René DAMBREVILLE (1947)
Jean STEBACH (1947)
Laurent BOVY (1948)
Camille CURNY (1951)
Fernand MORONVAL (1953)
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Les ouvriers durant
la construction du monument au morts
(Coll. particulière Sabine Benachio et
René Lagache)
Le journal La Croix du Pas-de-Calais
rapporte l’inauguration du monument aux morts d’Achicourt dans son édition
du 20 juillet 1924 :
Dimanche eut lieu l’inauguration du monument
érigé à ses morts par la commune d’Achicourt, fidèle
à leur souvenir.
La cérémonie imposante revêtit un éclat
tout particulier grâce au dévouement des zélés
organisateurs, M. Wache, maire d’Achicourt, de l’abbé Defosse,
le curé de la paroisse, MM. Daval et Oscar Dupuich, président
des anciens combattants.
A 10 heures, dans le cimetière près de l’église,
M. l’abbé Defosse célébra la messe en présence
des autorités ecclésiastiques et civiles. Les chants furent
exécutés par une chorale que formaient des musiciens et
des membres de la Jeunesse Catholique.
Après le Libera, devant le catafalque, le chanoine
Lourdeau, archiprêtre de la cathédrale d’Arras, prenant
la parole dit son émotion de présider une telle cérémonie
et présenta l’abbé Chappe, glorieux combattant, citoyen
modeste, prêtre dévoué et termina par un vibrant
hommage aux morts et un appel à l’union.
Immédiatement après eut lieu la bénédiction
d’une plaque commémorative placée en l’église provisoire,
œuvre de Charles Desvergnes, grand prix de Rome et consistant en un
bas-relief représentant la mort sur le champ de bataille et sur
lequel on voit un ange qui soutient le mourant en lui montrant la croix.
A 11 heures, l’assistance se forma en cortège et se dirigea
vers le monument. Sur l’estrade improvisée prenaient place les
personnalités citées plus haut.
Lorsque l’archiprêtre Loureau eut procédé à
la bénédiction, M. l’abbé Chappe prononça
une superbe allocution. Après la levée du voile, M. Wache,
maire d’Achicourt, traduisit les sentiments de la foule en une allocution
heureusement inspirée. Puis, M. Paris, conseiller général,
réunit dans une même pensée les enfants d’Achicourt
dont le sacrifice a sauvé la France. Trois sociétés
musicales prêtaient leur concours appréciée à
la cérémonie, la fanfare d’Achicourt, l’union musicale
des cheminots d’Arras et la fanfare de Saint-Laurent-Blangy, ainsi que
de nombreuses associations d’anciens combattants et leurs drapeaux.
Un autre journal, Le Pas-de-Calais hebdomadaire
du 20 juillet 1924 :
Notre profession nous a valu l’honneur d’assister à de nombreuses
inaugurations de monuments aux morts dans la région et ailleurs.
Nous n’avions pas encore rencontré avant la cérémonie
qui eut, dimanche 13 juillet à Achicourt, le même objet, une
aussi parfaite unanimité, une aussi complète coordination
des efforts individuels pour l’organisation. Véritablement, à
Achicourt, on a réalisé l’union sacrée autour de cet
hommage rendu aux héros de la grande guerre. On les a honorés
dignement, avec tout l’éclat de la reconnaissance dû à
ceux qui firent le sacrifice de la vie, pour que vive leur petite patrie,
coin de terre agricole de la banlieue d’Arras, et leur grande patrie, la France.
Cette coordination des bonnes volontés de la population a eu
quelques guides et quelques directeurs. Ils nous en voudront que nous
les citions à l’ordre du jour. Tant pis, car nous avons le souci
avant tout de dire ce qui est. Et bien, si l’inauguration du monument aux
morts fut aussi solennelle, c’est grâce au maire M. Wache, homme
simple mais énergique, au dévoué secrétaire
de mairie, M. Daval, qui s’est considérablement dépensé
à élaborer un programme très bien conçu, à
M. l’abbé Defosse, le pasteur estimé et aimé, à
M. Oscar Dupuich, le glorieux mutilé, président de la forte
phalange des anciens combattants de la commune, groupés depuis peu
de temps sous les plis du drapeau de l’UNC, et grâce enfin, à
tant d’autres dévouements moins visibles, mais aussi également
désintéressés.
Achicourt a élevé un magnifique monument à ses
morts. Il est érigé là où tout ce qui est
ancien combattant le désire, sur une place publique, mais point
sur le forum, synonyme de bruit, d’agitation, de plaisir. A proximité
s’édifiera bientôt l’église où les veuves et
les orphelins iront, après s’être inclinés devant la
table de marbre portant les noms chers, prier Dieu pour l’âme des
défunts.
Les décorations
Narrateur, nous devons consacrer quelques lignes à l’extraordinaire
pavoisement qui distingua surtout l’inauguration. Nulle part il y eut comme
à Achicourt une telle profusion de drapeaux, de guirlandes, de
verdure, de fleurs, de fausses portes, d’arcs de triomphe, d’inscriptions.
Pas une maison qui ne fut richement décorée. On remarque
beaucoup à l’entrée de la rue d’Arras une élégante
fausse porte sur les fûts de laquelle, drapés dans les plis
du drapeau tricolore, statues vivantes se tenaient les deux filles de M.
Vasseur. Le coup d’œil était féerique. Ceux qui sont revenus
de la tourmente remercient la population d’avoir aussi magnifiquement honoré
la mémoire de leurs camarades morts. Ce pavoisement révèle
les sentiments de reconnaissance et d’admiration de ces braves agriculteurs
et maraîchers, de ces besogneux travailleurs de l’usine et du chemin
de fer qui forment en grande majorité la cité d’Achicourt.
Achicourt, localité martyre, à quelques centaines de mètres
du front, ravagée par la mitraille, éprouvée cruellement,
puisqu’elle compte 61 combattants morts au champ d’honneur et 29 victimes
civiles. Achicourt, décorée de la Croix de guerre, Achicourt,
commune vaillante sous le déluge de fer et de feu, vaillante aussi
dans l’œuvre de reconstitution.
La messe au cimetière
Tous ont voulu que l’hommage aux grands morts débuta par une
manifestation religieuse, grandiose et émouvante. M. l’abbé
Defosse en fut l’âme. Il a été récompensé
par la spontanéité avec laquelle ses paroissiens se groupèrent
à 10 heures au pied de l’autel érigé en plein air,
dans le cimetière, près de l’église provisoire qui eut
été trop petite pour contenir la foule empressée et
recueillie. La maison Hans avait aidé M. le curé à improviser
l’autel et à monter le superbe décor qui l’entourait. M. l’abbé
Defosse célébra le Saint-Sacrifice, en présence de M.
le chanoine Lourdeau, archiprêtre de la cathédrale d’Arras ;
de M. l’abbé Chappe, chevalier de la Légion d’honneur et Croix
de guerre ; de M. Wache, maire, et du conseil municipal ; de M. Jean Paris,
conseiller général, et Marc Scailleretz, conseiller d’arrondissement
; de M. le commandant Harduin de Grosville, chef de bataillon du 43e RI
; de M. le commandant Wathier, chef de bataillon au 3e Génie ; du
capitaine Maire, du 3e Génie, représentant la garnison d’Arras
; le lieutenant Hans, originaire d’Achicourt ; les parents des morts, toutes
les sociétés locales, etc.
Les chants furent exécutés par une chorale que formaient
des musiciens et des membres de la Jeunesse catholique.
Après le Libera, devant le catafalque, M. le chanoine
Lourdeau prit la parole. Représentant Mgr l’Evêque, retenu
depuis longtemps par la pose de la première pierre de l’église
Saint-Vaast à Béthune, M. l’archiprêtre dit son émotion
de présider une telle cérémonie et présenta
M. l’abbé Chappe, l’orateur de tantôt, glorieux combattant,
citoyen modeste, prêtre dévoué. Son hommage vibrant
aux morts, son appel éloquent à l’union ont été
écoutés religieusement. Ils seront entendus.
La bénédiction d’une plaque commémorative
en l’église provisoire
Tout aussitôt après a lieu la bénédiction,
à deux pas, d’une plaque commémorative en l’église
provisoire. Elle fut précédée de l’hymne aux morts
interprété par les jeunes filles du Patronage Saint-Joseph,
avec beaucoup d’âme, sous la direction des admirables sœurs de Saint-Vincent
de Paul, avec le concours de la fanfare d’Achicourt. L’appel aux morts suivit,
tandis que les fillettes déposaient des fleurs et des fleurs au pied
de la plaque. Celle-ci est l’œuvre de Charles Desvergnes, grand prix de Rome.
C’est un chef d’œuvre. Elle consiste en un bas relief représentant
la mort du soldat au champ de bataille. Au premier plan on voit un ange qui
soutient le mourant en lui montrant la croix. Deux volets latéraux
portent les noms des soldats morts au champ d’honneur et des victimes civiles.
Au sommet du bas relief on lit, en lettres d’or, cette inscription : Aux
enfants d’Achicourt morts pour la France.
La bénédiction du monument
Un cortège se forme qui se dirige à 11 heures vers le
monument. Là sur l’estrade s’assemblent les personnalités
citées plus haut. Quand M. l’archiprêtre eut procédé
à la bénédiction, M. l’abbé Chappe prononce
une allocution d’une superbe envolée religieuse et patriotique.
Il prend pour thème cette parole d’un grand combattant, du général
de Castelnau, aux officiers sortis de Saint-Cyr : « j’ai voué
aux soldats français une admiration sans borne et une gratitude
infinie ». Il exprime le pourquoi de cette admiration, de cette gratitude
dans le souvenir de ce qu’on fait les combattants. Ce qu’ils ont fait, ceux
qu’on honore plus particulièrement aujourd’hui, c’est à l’imitation
du Christ. Comme lui au jardin des Oliviers, eux au tocsin de la mobilisation,
ils se sont écriés Surgite, camus, Debout
et allons.
Bien des larmes ont coulé à cette évocation sublime
d’une sublime épopée.
M. Wache, maire, traduisit les sentiments de la foule dans cette courte
allocution :
Mesdames, messieurs,
A la fin de cette première manifestation à la gloire
de nos morts de la guerre, je tiens à adresser au nom de la municipalité
et de toute la population, l’expression de notre vive reconnaissance à
ceux qui y ont pris part.
A vous d’abord M. l’archiprêtre d’Arras qui représentez
ici si dignement Mgr l’évêque. A vous M. l’abbé Chappe,
qui étiez si qualifié pour nous parler de nos héros
et qui l’avez fait avec tant d’éloquence. A vous M. le curé
d’Achicourt, qui n’avez jamais rien négligé pour honorer nos
morts et qui avait voulu que leurs noms à jamais glorieux fussent
inscrits sur un véritable chef d’œuvre dans notre église paroissiale.
A toutes le sociétés locales. Cette cérémonie
est le splendide prélude de la grandiose manifestation qui va se dérouler
après-midi, au pied de ce monument. A tous merci, gloire à
nos héros. Vive Achicourt et vice la France !
L’inauguration
Elle eut pour prélude la réception des autorités
et des sociétés sur la place de la mairie et un imposant
cortège à travers toutes les rues d’Achicourt, de 14 h. 30
à 17 h. nous ne pouvons mentionner ici tous les groupes ; Citons
cependant trois sociétés musicales, qui prêtèrent
un concours très apprécié, la fanfare d’Achicourt, l’union
musicale des cheminots d’Arras et la fanfare de Saint-Laurent-Blangy ; d’autres
part les sociétés d’anciens combattants, de mutilés,
réformés, anciens prisonniers de guerre avec leurs drapeaux
d’Arras, Dainville, Beaurains, Mercatel, Anzin-Saint-Aubin, Berneville et
Achicourt. (..) Il y a plusieurs milliers de personnes sur la place.
Après le lever du voile du monument, la salut des drapeaux, une minute
de recueillement, la remise du drapeau à la municipalité par
le comité d’érection, se fit l’appel des morts.
M. le maire parla le premier pour témoigner de sa gratitude
à l’égard de tous ceux qui contribuèrent à
l’hommage aux morts d’Achicourt et à la belle manifestation du jour.
Des discours aussi sentis furent ensuite prononcés par M. Paris
qui unit dans une même pensée les enfants d’Achicourt dont
le sacrifice a sauvé la France d’hier et leurs continuateurs dont
l’inlassable fera grande, prospère et pacifique dans se force reconstituée
la France de demain ; par M. Scailléretz, délégué
plus particulièrement par les anciens combattants, pour apporter
le salut profondément ému aux frères d’armes toujours
présents parmi nous car « par delà la nuit des tombeaux,
les yeux qu’on ferme voient encore ». M. Couhé, le jeune, actif,
député de la première circonscription, que n’a pas pu
suivre son collègue M. Salmon, seulement convalescent. M. Couhé,
tout qualifié pour parler de ces morts dont il a partagé les
dangers ; par M. Delatouche, enfin, qui traça une page sublime d’histoire
en relatant les hauts faits de guerre et déduisant tous les enseignements
qu’ils contiennent.
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Les autres lieux de mémoire
de la commune
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Achicourt Road Cemetery.
Ouvert en mars 1917 (utilisé jusqu’en juin)
au lieu-dit Champs de Pronville (superficie : 681 m2),
le cimetière accueille les dépouilles d’officiers et
de soldats appartenant pour la plupart au London Regiment,
tombés durant ces 4 mois. Puis le cimetière fut utilisé
à nouveau d’août à septembre 1918 afin d’accueillir
les corps de soldats canadien pour la majorité. (131 tombes)
Achicourt Churchyard extension.
Contient les tombes de près de 100 soldats
français, 3 britanniques et 1 canadiens.
Stèle aux victimes
du Petit Bapaume
Sources :
- Mairie d'Achicourt
- Commonwealth War Graves Commission
- Pour la photographie de
la construction du monument : Coll. particulière Sabine Benachio
et René Lagache (http://home.nordnet.fr/rlagache)
- Pour
la photographie de l'inauguration du monument : Coll. particulière
de Sabine Benacchio
- Site internet Mémoire des Hommes (fichier des morts pour la
France)
- Arch. dép. du Pas-de-Calais 1 W 48516, 49528, 49530
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