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MÉMOIRES DE PIERRE

BASSEUX


Monument aux morts

Conflits commémorés : 1914-1918, 1939-1945

Marbrier : Octave BOUCHEZ (Arras). Le monument correspond au numéro 2 de son catalogue

Texte de l'épitaphe :

Basseux
à ses morts glorieux

Matériaux employés : Le monument est en granit de Belgique

Dimensions du monument : hauteur total de 3,60 mètres 

Coût et financement : 3.300 francs au devis



            Liste des noms inscrits au monument aux morts :

monument aux morts Basseux

voir liste consolidée
1914-1918 :
Victime civile :
DITTE Cyrille (1916)

Victimes militaires :
1914 : PATTE Paul (soldat)
ALLART Albert (soldat)
1915 : CAMUS Joseph (sergent)
1917 : DUTERIEZ Pierre (Caporal)
1918 : VION Emile (soldat)
1919 : DUBOIS Paul (général)
1921 : BREVAL Augustin
1922 : BREUVAL Léon

1939-1945 : DELANNOY Michel (1940 ; soldat)
Mort en service commandé :
DITTE Camille (1935 ; pilote aviateur)*


Le monument vu de dos

* Le journal le Réveil du Nord rapporte dans son édition du 23 avril 1935 les funérailles de Camille DITTE :

L’adjudant-chef DITTE victime de la catastrophe de Bolobo repose à Basseux

La terre d’Artois, qui a connu les affres de la guerre, qui garde dans son sein les centaines de milliers de victimes d’une épouvantable bataille de quatre années, vient de s’enrichir d’une nouvelle gloire tombée en plein ciel d’Afrique, compagnon du gouverneur général Renard, l’adjudant-chef Ditte a péri dans la catastrophe aérienne de Bolobo. Elevé à Basseux, près de Beaumetz-les-Loges, où il resta, pendant la guerre, où il perdit, jeune encore, son père tué par les obus allemands, où sa mère mourut et fut enterrée ; orphelin, Camille Ditte, qui eut la bonne fortune de goûter à l’affection dont l’entoura l’une de ses tantes, vient pour la dernière fois, en quelle douloureuse circonstance, reposer dans ce petit pays qui l’a vu naître et mourir.

Mourir à 33 ans ! Quel cruel destin ! “ Sa vie fut courte, a dit le député de Diesbach, un ancien combattant aviateur, mais la vie ne se compte pas sur la durée, elle ne compte que sur la richesse des actes accomplis et sur l’exemple qu’elle fournit aux générations à venir. ”

L’adjudant-chef Ditte l’a bien remplie et comme pour les années de campagne pour lui elle compte double.
Devant l’église cinq fois centenaire de Basseux, puisqu’elle a été construite en 1454, devant la mairie-école élevée en 1850, la foule des habitants parmi lesquels beaucoup d’anciens combattants qu’on reconnaît à leurs nombreuses décorations, s’est réunie au milieu des drapeaux des sections de mutilés et anciens combattants. La cloche de l’église sonne le glas funèbre et, émue, les personnalités arrivent pour assister à la cérémonie religieuse.

Voici MM. De Diesbach, député du Pas-de-Calais ; Camus, conseiller d’arrondissement ; Théry, secrétaire général de la préfecture ; Cauwet, maire de Basseux ; Allart, président des anciens combattants ; le colonel de réserve aviateur De Clercq ; le capitaine Tache, les adjudants-chefs Gravelat et Belmont, l’adjudant Tesson, le sergent Coffrand, de l’entrepôt spécial de l’armée de l’air n°1 d’Etampes ; l’adjudant-chef pilote Gruyez ; les sergents-chefs Lecomte, de la Touche, Chambon, les sergents Blanc, Borde, de l’école d’application d’Etampes qui, tout à l’heure, ont survolé le village de Basseux avec leurs avions légers et rapides pour saluer une dernière fois leurs glorieux camarades Ditte ; le commandant d’état-major De Groville et de nombreuses autres personnalités.

Dans l’église, trop petite pour contenir toute cette foule recueillie, une messe fut dite par le curé de Bailleulval. Puis un cortège se mit en marche vers le monument aux morts de la commune où le nom du père de l’adjudant-chef Ditte est inscrit comme victime civile. Le cercueil du héros, recouvert d’un drapeau tricolore, est déposé devant le monument et une garde d’honneur l’entoure. La foule écoute, émue, recueillie, les discours prononcés. Le frère de Camille Ditte est là profondément affligé, près de lui la tante qui a élevé l’adjudant-chef Ditte pleure à sanglots ; des femmes près d’elle, ne peuvent retenir leurs larmes.

On entend les discours de M. Cauwet, maire de Basseux, qui apporte l’ultime salut et l’exposé de la fervente reconnaissance des habitants ; puis M. Allart, au nom des anciens combattants, qui magnifie l’aviateur tombé pour la grandeur de la France, et annonce que son nom sera gravé sur le monument aux morts ; M. Devillers, parle au nom de l’union nationale des combattants du Pas-de-Calais ; M. De Clercq, colonel aviateur en retraite, lui succède, suivi de M. Camus, conseiller d’arrondissement, de M. De Diesbach, député et enfin de M. Théry, secrétaire général de la préfecture, apporte les condoléances du gouvernement de la République française.

Puis, le cercueil porté à bras d’homme est transporté au petit cimetière qui entoure l’église.
La dalle du caveau soulevé, laisse apparaître le cercueil de M. Ditte père. Celui de son glorieux fils va le rejoindre.
L’adjudant-chef Ditte repose près de son père, tué par un obus allemand et sa tombe est creusée près de celle du général Paul-Gaston Dubois, défenseur de Verdun, commandeur de la Légion d’honneur, Croix de Guerre, blessé et décédé en 1919.

Tout à l’heure, l’escadrille qui s’est posée sur le terrain d’aviation d’Arras va survoler le petit et glorieux cimetière où repose l’adjudant-chef Ditte et va partir au loin vers l’horizon serein pour accomplir demain sa tâche et sa noble mission.




Les autres lieux de mémoire de la commune

  - De Cusine Ravine British cemetery (65 corps 14-18) (lieu-dit Chemin de Communication. Superficie : 616 m2) et à proximité un cimetière militaire français. Le cimetière a été ouvert en février 1916 par le King's Royal Rifles, et utilisé jusqu'en mars 1917. Comprend une soixantaine de tombes.

  - Dans le cimetière, la tombe du général Dubois, mort à Oued-El-Assas, près de Bizerte (Tunisie), le 6 novembre 1919. Le général a été inhumé dans ce cimetière le 6 décembre 1921



Sources :
- Mairie de Basseux
- Commonwealth War Graves Commission
- Pour la tombe du général Dubois, la Campagne d'Artois du 18 décembre 1921
- Site internet Mémoire des Hommes
- le Réveil du Nord, 23 avril 1935


- Pour en savoir plus sur la commune de Basseux, voici l'adresse d'un site personnel : http://perso.wanadoo.fr/christ.blmr/index.htm




S'il vous plaît d'utiliser les informations de ce site pour un usage quelconque, merci de faire mention de vos sources

Basseux
Liste consolidée
Victimes militaires :
1914 :

PATTE Paul (soldat) (Paul-Alphonse-Vaast. Né le 18/02/1892 à Basseux. Soldat de 2ème classe au 33e régiment d’infanterie, matricule 353, recrutement Arras. Mort pour la France entre le 20 et le 30/08/1914 à Sains-Richaumont (Aisne), tué à l’ennemi) [transcription à Arras le 08/05/1920]

ALLART Albert (soldat)

1915 :
CAMUS Joseph (sergent)

1917 :
DUTERIEZ Pierre (Caporal) (Pierre-Elysée-Joseph. Né le 05/04/1880 à Mencas. Caporal au 233e régiment d’infanterie, matricule 21, recrutement Arras. Mort pour la France le 18/04/1917 à Craonne (Aisne), tué à l’ennemi)

1918 :
VION Emile (soldat) (Né le 18/05/1897 à Valenciennes (Nord). Soldat de 2ème classe au 41e régiment d’artillerie, matricule 990, recrutement Arras. Mort pour la France le 27/07/1918 à Moulins (Allier), blessures)