A nos glorieux morts
1914-1918
Boiry-Sainte-Rictrude - Boiry-Saint-Martin

1914-1918 : 
COLART Félix
HUGUES Francis
GAMELON Léon
SERGEANT Jules
SERGEANT Maurice
LALOUX Oscar
LEMAIRE Paul

Boiry-Saint-Martin et Boiry-Sainte-Rictrude, détruites toutes deux par les fureurs de l’invasion allemande, on rendu, dimanche, à leurs glorieux morts un pieux hommage.
Les habitants des deux communes s’étaient surpassés pour décorer leurs rues à l’aide de verdure et de fleurs. Ça et là, de gracieuses fausses portes portaient à leurs frontispices des inscriptions à la louange de ceux dont on magnifiait en ce jour l’émouvant souvenir. Et partout, drapeaux aux couleurs nationales et guirlandes jetaient à profusion leur note claire.
Dans la matinée, à 10h30, en présence d’une assistance considérable que ne pouvait contenir l’église provisoire, manifestement trop petite pour la circonstance, M. l’abbé Warin, professeur à l’institution Saint-Joseph à Arras, célébra la grand’messe à l’intention des morts des deux communes, cérémonie que rehaussèrent les chants liturgiques brillamment exécutés par MM. Delannoy, de Boiry-Sainte-Martin et Cagin, de Vitry-en-Artois qu’accompagnaient à l’harmonium M. l’abbé Hoyez, ancien professeur de musique, le dévoué curé de Boiry-Sainte-Rictrude, et par des morceaux interprétés magistralement par l’excellente fanfare de Fosseux. Aux premiers rangs de l’assistance se trouvaient MM. Capron, maire de Boiry-Saint-Martin ; Richard, maire de Boiry-Sainte-Rictrude, plusieurs membres de leur conseil municipal et les anciens combattants des deux Boiry.
A l’évangile, dans une émouvante allocution, M. l’abbé Lejeune, curé de Courcelles-le-Comte, évoqua l’esprit de sacrifice de nos glorieux disparus.
L’orateur adjura les auditeurs de ne jamais oublier ces héros magnanimes, et après avoir montré combien la gloire humaine est passagère et périssable, il exhorta en termes vibrants, l’auditoire à prier pour leurs âmes immortelles.
A l’issue de cette cérémonie, l’assistance se rendit aux deux anciens cimetières communaux, où les enfants des écoles déposèrent des gerbes de fleurs sur les tombes isolées de combattants demeurés dans ces cimetières. Puis, au milieu d’un religieux silence, M. l’abbé Warin bénit le monument. L’après-midi à 14 heures, eut lieu la réception des autorités, puis à 14 h 30, la réception de nombreuses sociétés à la mairie de Boiry-Saint-Martin, où leur furent offert les vins d’honneur.
Après un défilé à travers les rues des deux localités, dans un ordre parfait, au rythme entraînant des morceaux choisis exécutés par les fanfares de Fosseux et de Gouy-en-Artois et la clique de l’harmonie du commerce d’Arras, les sociétés se rangèrent, drapeaux en tête, au pied du monument et dont le socle disparaissait sous les fleurs. Sur l’estrade officielle avait pris place, aux côtés de M. Laloux, président des anciens combattants de Boiry et du comité du monument et de MM. Capron et Richard, maires, MM. Caron, secrétaire général de la reconstitution ; le capitaine Monin, président de la section d’Arras des médaillés militaires ; le capitaine Vasseur ; Delattre, président de l’UNC ; l’abbé Hoyez, curé de Boiry-Sainte-Rictrude ; l’abbé Warin ; Doutremépuich et Lefebvre, conseillers généraux ; Breuval, conseiller d’arrondissement et plusieurs maires de communes voisines.
Au pied du monument, un poilu, portant médaille militaire et croix de guerre, encadré de deux gracieuses jeunes filles costumées en Alsacienne et Lorraine, fit particulièrement impression. Après l’exécution de la Marseillaise et la chute du voile, commença la série des discours.
Au nom du comité, M. Laloux remit ce dernier à la garde des deux municipalités, puis tour à tour M. Capron, Richard, au nom de leur municipalité respective ; la capitaine Vasseur, au nom de l’armée ; Delattre, au nom de l’UNC ; Lefebvre, conseiller général, au nom du département ; Caron, au nom du gouvernement ; magnifièrent le sublime sacrifice, l’inexprimables souffrances endurées pour le salut de tous, pour l’existence et le sacrifice des grands disparus, évoquèrent les libertés de la patrie, le triomphe du droit et de la justice, et firent entendre un pressant appel à l’union de plus en plus étroite et nécessaire entre tous les français, en face d’un ennemi qui ne veut pas s’avouer vaincu et dont la haine ne désarme pas. Enfin, l’appel des morts fut effectué dans un silence religieux. Nous ne terminerons pas sans adresser aux organisateurs et participants à un titre quelconque à cette fête, les plus vifs éloges pour avoir su donner à cette manifestation un caractère digne des héros dont on a voulu rendre la mémoire impérissable.