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Monument
à la Patrouille de Douvres (Dover Patrol)
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Localisation : Au sommet du Cap
Blanc-Nez
Conflit commémoré
: 1914-1918
Date d'inauguration
: la première pierre de l'obélisque
a été posée par le maréchal Foch le 26 janvier
1920, le monument a été inauguré le 20 juillet 1922
par le ministre de la Marine,
puis une nouvelle fois en 1962
Texte de la dédicace :
En mémoire perpétuelle
de nos camarades français de la patrouille de Douvres
1914-1919
Ils sont morts afin que nous vivions.
Puissions nous être dignes de
leur sacrifice
En témoignage de la glorieuse coopération
et de la franche camaraderie
des marines française et britannique pendant la Grande Guerre
Cette pierre fut posée
par la maréchal Foch OM GCB
Le 26 janvier 1920 et le monument fut inauguré
par monsieur Flaminius Raiberti
ministre de la Marine, le 20 juillet 1922
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Le monument a été
construit par l'entrepreneur Martiny de Bruxelles (Belgique), il a été
dessiné par Léon De Keyser, architecte à Gand (Belgique)*.
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Ce monument rend hommage au sacrifice
des soldats français et britanniques qui ont défendu les
eaux du détroit du Pas-de-Calais au cours de la première
Guerre mondiale. Le détroit du Pas-de-Calais
était alors un endroit hautement stratégique par lequel
transitaient les lignes de ravitaillement alliées. La surveillance
et la protection du détroit était l'affaire de la Dover
Patrol.
Un obélisque identique se dresse de l'autre
côté du détroit sur les côtes anglaises à
St Margaret-at-Cliffe.
Le monument d'origine a été détruit
par l'armée allemande au cours de la deuxième guerre
mondiale. Il a été reconstruit et inauguré en 1962.
De juin à septembre 2007, le monument a bénéficié
d'une restauration financée par le département du Pas-de-Calais
dans le cadre de l'opération Grand Site (réaménagement
du site des caps). L'opération a necessité l'intervention
de véritables acrobates pour remettre en état ce grand obélisque.
Le journal La France du Nord
rapporte la pose de la première pierre dans son édition du
mercredi 28 janvier 1920 :
Le maréchal Foch pose la première
pierre du monument aux marins français et anglais morts pour la défense
du détroit
Rien ne manqua à l’éclat
de cette grandiose manifestation et l’accueil fait au généralissime
des armées alliées fut d’un exceptionnel enthousiasme. Arrivé
en gare à 6 heures 15 du matin, le maréchal Foch se rendit
tout d’abord aux appartements retenus pour lui au terminus Hôtel, à
9 heures 40 le steamer Biarritz amenant les membres de la délégation
anglaise faisait son entrée dans le port ; à 10 heures,
le général Ditte, gouverneur de Calais, présente au
maréchal Foch M. Duquenoy-Martel qui lui souhaite la bienvenue.
Le maréchal répond qu’il
est très heureux de se retrouver à Calais qu’il a vu sous
les bombardements et dont il a admiré l’héroïsme de la
population. Après avoir passé en revue la compagnie d’honneur,
le maréchal se rend dans la grand salon du terminus Hôtel
où ont lieu les présentations. Après avoir reçu
les compliments des députés et de M. Pagniez, président
de la chambre de Commerce, le maréchal Foch répond : « Vous
avez bien travaillé durant la guerre, continuez dans la paix. Tout
ce que nous voulons nous l’aurons, mais à condition de travailler.
Faire la guerre n’est rien en comparaison de faire la paix. Patrons et ouvriers
doivent travailler. Il faut, suivant une expression locale, que tout le
monde se trousse. Il faut que la France soit grande et prospère ».
La cérémonie du Blanc-Nez
Midi. Le cortège arrive à l’endroit ou doit être
élevé le monument. Le maréchal en pose la première
pierre.
Les ovations à Calais
A 1 heure 30, un lunch offert au maréchal Foch par le comité
anglais du monument avait lieu au Terminus Hôtel. Ce lunch avait réuni
150 convives. A la table d’honneur avait pris place, à la gauche
du maréchal, M. Farley, le général La Capelle, le général
Ditte, à sa droite Mme la générale Ditte et Lord Northbourne.
Au champagne, M. Farley se lève et porte trois toasts : au
président de la République, à sa majesté Georges
V et au maréchal Foch. Répondant à MM. Farley et Lord
Northbourne dont les discours furent chaleureusement applaudis, le maréchal
Foch prononce un magnifique et réconfortant discours patriotique.
Il dit sa joie de se trouver au milieu d’invités des deux grandes
nations sœurs et rend un éclatant hommage à la marine anglaise,
aux patrouilleurs chargés de la défense du détroit qui
ont permis le ravitaillement de la France et de ses soldats. A ceux qui sont
tombés pour la défense du détroit, j’apporte un hommage
ému avec l’assurance que tous honoreront leur mémoire. Il
termine en souhaitant l’union indissoluble des deux grandes nations :
la France et l’Angleterre.
Le maréchal est alors l’objet d’une formidable ovation. Le lunch
terminé, les invités se lèvent et pendant que les
autorités anglaises prennent congés pour regagner le Biarritz
qui doit rejoindre Douvres, le cortège officiel
se forme pour traverser la ville. A partir de ce moment, le maréchal
devient l’hôte de l’administration municipale. Un long cortège
formé de plusieurs landaus et de nombreuses automobiles traverse la
ville. Le maréchal Foch, le comité anglais et les autorités
françaises. Au champagne, M. Duquenoy-Marte, maire, prononça
un discours ou il se fit l’interprète de la population calaisienne
à l’égard du maréchal et de Mme Foch. Le maréchal
répondit et leva son verre à la santé de sa majesté
Georges V de la famille royale d’Abngleterre, de messieurs les membres du
comité et à celle de leurs charmantes dames. A 20 heures 30,
le maréchal assista à une soirée de gala, offerte en
son honneur au théâtre municipal. Elle était organisée
par l’œuvre de la fondation de la victoire, sous la présidence de
Mme la maréchale Foch, Melle Roch et M. Alexandre de la Comédie
française se firent chaudement applaudir dans Hernani, le drame
de Victor Hugo.
Le journal La France du Nord rapporte la
pose de la première pierre dans son édition du samedi 22 juillet
1922 :
M. Raiberti, ministre de la marine dans le Pas-de-Calais
L’inauguration du monument aux patrouilleurs de
la Manche
Ainsi que nous l’avons annoncé
c’est hier qu’à eu lieu au Cap Blanc-Nez, sous la présidence
de M. Raiberti, ministre de la Marine, l’inauguration du monument élevé
à la mémoire des marins de la défense du détroit,
morts pour la France.
Prenaient part à la cérémonie des marins français,
70 marins anglais, deux compagnies d’infanterie, des gendarmes à
cheval.
Parmi les personnes présentes : MM. Farjon, sénateur,
Abrami et Boulanger, députés, Deroide, conseiller général,
l’amiral Barthe, préfet maritime de Cherbourg, le vice amiral Keyne,
représentant la marine britannique et organisateur de la défense
sous-marine de Douvres où il rendit des services exceptionnels.
A 4 heures et demie, le président du comité de Douvres
prononça un discours, puis, M. Edwin Forley, remit le monument à
la France.
M. Raiberti prit ensuite la parole et prononça un éloquent
discours dont voici les principaux passage :
« Pendant quatre ans de
combats, d’incessantes alertes et de patrouilles continues, le Dover Patrol
fit la police du détroit. Se chalutiers et ses dragueurs relevèrent
plus de 2000 mines allemandes. A leur tour ils installèrent devant
la côte de Belgique et du Pas-de-Calais de redoutables barrages de
filets de mines. Quatre fois, en octobre 1916, en avril et mai 1917, en mars
1918, les torpilleurs allemands s’élancèrent de leur base
pour détruire les chalutiers alliés et bombarder les villes
anglaises et françaises de la côte. Chaque fois les torpilleurs
anglais et français de la Dover Patrol, luttant côte à
côte, les assaillirent et les mirent en fuite. Enfin, dans la nuit
du 22 au 23 avril 1918, sous la vigoureuse conduite de l’amiral Keyes, la
Dover Patrol, à laquelle s’étaient jointes quelques unités
de la grande flotte, tentait et réalisait la prodigieuse opération
de l’embouteillement de Zeebrugge. Elle enfermait prisonniers 23 torpilleurs
allemands et 12 sous-marins qui ne devaient plus en sortir. Elle assurait
ainsi jusqu’à la fin de la guerre la presque complète sécurité
du détroit. Le 10 mai 1918, avec une audace qui n’avait d’égale
que la ténacité britannique, la Dover Patrol réalisait
dans des conditions plus difficiles encore la même prodigieuse opération
sur Ostende et si elle ne la réussissait pas complètement,
elle barrait au trois quart la sortie de ce port. Un double monument a été
élevé à Douvres et à Calais, pour célébrer
la mémoire des marins anglais et français, et attester à
tout jamais, à la face des hommes, de la mer et du ciel, leur héroïsme.
Au nom de la marine française, je remercie le comité de Douvres
de la pieuse pensée qu’il a eu en les élevant. Inclinons nous
avec respect devant la grande leçon des hauts faits qu’ils rappellent
et jurons, par les mânes héroïques des marins de la Dover
Patrol que berce la tombe mouvante des eaux de la mer, et par la gloire
de ses survivants, jurons qu’aussi longtemps qu’entre la Grande-Bretagne
et la France durera le pont mouvant des flots qui les réunissent,
aussi longtemps qu’en face l’une de l’autre s’élèveront les
falaises de Douvres et de Calais, comme la double face d’un même bloc
de pierre qu’auraient séparé les révolutions du globe
et qu’à ressoudé aujourd’hui la fraternelle volonté
des deux nations ; aussi longtemps que durera dans la mémoire
des hommes les exploits de la Dover Patrol, durera l’amitié franco
anglaise parce qu’elle ne résulte pas seulement de l’identité
des intérêts, mais parce qu’elle est faite d’un même
idéal de liberté et de justice et qu’elle est scellée
par la sang des martyrs dans la profondeur des tombes et dans la profondeur
des flots ».
Le ministre découvrit alors le monument, tandis que les bugles
anglais sonnaient le « Last post » et que retentissait
la Marseillaise. A cinq heures et demie a eu lieu
une réception au théâtre de Calais, à laquelle
assistaient un grand nombre de notabilités qui, ainsi que les délégués
de sociétés, furent présentés à M. Raibe
et reçus avec la plus entière affabilité. Après
quoi, un important discours fut prononcé par M. Croin, adjoint au
maire de Calais actuellement malade. Le ministre
lui répondit par une patriotique allocution et le cortège
quittant le théâtre municipal prit le chemin du port où
des détails furent donnés au représentant du gouvernement
sur les travaux exécutés et ceux en vue.
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Magali Domain a bien voulu nous communiquer les deux articles ci-dessous,
parus initialement dans la rubrique histoire locale du journal la Voix
du Nord. Elle y rappelle le rôle fondamental de la patrouille
de Douvres et les circonstances de l'érection du monument.
L’OBELISQUE DU BLANC-NEZ ET LA
DOVER PATROL (1)
Un nouveau record de fréquentation
va-t-il être battu cet été ? Depuis plusieurs années,
le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur : des milliers
de personnes venus de tous les horizons affluent sur un site qui est en
passe de devenir l’un des plus hauts-lieux touristiques du littoral du
Nord de la France : le cap Blanc-Nez. Non seulement ce site offre tous les
agréments d’un magnifique paysage, mais il est aussi un lieu de
mémoire, qui rappelle un épisode de l’Histoire trop souvent
méconnu.
Sur le socle de l’imposante
obélisque qui se dresse sur l’esplanade, on peut lire, gravée
dans la pierre mais déjà à demi effacée, l’inscription
suivante : « En mémoire perpétuelle de nos camarades
français de la Patrouille de Douvres 1914-1919. Ils sont morts
afin que nous vivions. Puissions-nous être dignes de leur sacrifice
». La Patrouille de Douvres, autrement dit en anglais la Dover Patrol,
a fonctionné durant la Première Guerre Mondiale : en quoi
consistait-elle ?
Protéger le détroit
C’est en fait un volet essentiel du conflit qui s’est déroulé
dans le Détroit. Dans le cadre de l’Entente, Français et
Anglais ont étroitement coopéré afin de verrouiller
ce passage hautement stratégique. En effet, il fallait à
tout prix empêcher la flotte allemande d’emprunter cette route maritime
qui menait directement aux ports de la Manche et de l’Atlantique. De plus,
c’est par le pas de Calais que transitait, du Royaume-Uni vers le front,
troupes, vivres, munitions et autre matériel militaire, si essentiels
pour « tenir ». Assurer la sauvegarde des convois, les protéger
de jour comme de nuit, été comme hiver, de la menace allemande,
telle fut la tâche des marins de la Dover Patrol. Une tâche
héroïque.
Dès l’automne 1914,
l’ennemi apparaît en position de force. Une fois la Belgique envahie,
les Allemands se trouvent à moins de cent kilomètres du
trafic, grâce à leurs bases installées à Zeebrugge
et à Ostende. Surtout, ils disposent de sous-marins très
performants, les U-Boote, qui sont d’abord envoyés en reconnaissance
dans le Détroit. Les bâtiments passent sans encombre au travers
des mines alliées qui n’explosaient pas toujours au choc ou partaient
à la dérive !
Les troupes du Kaiser déclenchent
très vite l’offensive : le 26 Octobre, à huit milles du
Gris-Nez, un paquebot français ayant à son bord 2000 réfugiés
et soldats belges est torpillé sans avertissement par le U-24.
Bilan : une quarantaine de morts. Cinq jours plus tard, un croiseur anglais
servant au transport d’hydravions est coulé par deux torpilles tirées
du U-27.
La « Dover Patrol » en action
La réaction des Alliés se devait d’être énergique.
Des centaines de navires sont mobilisés de part et d’autre de la
Manche, surtout du côté britannique. Les état-majors
se concertent, cherchent des solutions. On envoie d’abord trois escadrilles
de 60 chalutiers ayant pour mission de pêcher les sous-marins ennemis
dans leurs filets ! Par la suite, des filets d’acier à mailles larges
de 3,60 mètres garnis de mines de contact sont immergés par
la Patrouille qui a également pour charge leur entretien quotidien.
De nuit, le fragile barrage, endommagé par la marée et les
coups de vent, est balisé de bouées lumineuses pour faciliter
le travail des courageux marins-soldats, les rendant du même coup
plus repérables et vulnérables. On essaye à nouveau
de mouiller deux larges champs de mines en travers du Channel, mais leur
système d’amarrage s’avère toujours défectueux, et
à la moindre tempête les redoutables explosifs jonchent la plage
de Calais. Parallèlement, des dragueurs de mines, naviguant deux par
deux, ont pour mission de repêcher celles déposées par
les U-Boote.
Ainsi, à partir de 1915, au prix
d’intenses efforts de la part des Franco-britanniques, un véritable
dispositif défensif est en place et lorsque les sous-marins allemands
s’engagent dans le pas de Calais, ce n’est plus qu’avec prudence et une
certaine appréhension. Et pour cause. En avril 1915, le U-37, qui
emprunta cette route, ne donne plus signe de vie. A cette perte pour l’armée
germanique s’ajoute celle de l’U-8 qui, prisonnier d’un filet, fut coulé
presque en face de Calais. Cependant, la Dover Patrol n’a pas encore remporté
la victoire. (suite au prochain article)
L’OBELISQUE DU BLANC-NEZ ET LA DOVER PATROL (2)
L’obélisque qui se dresse au Blanc-Nez commémore le sacrifice
des marins-soldats français et britanniques qui ont œuvré
pendant la Première Guerre Mondiale à la défense des
eaux du Détroit contre les raids de la flotte allemande (voir article
précédent). Pour neutraliser les sous-marins ennemis, des
filets d’acier sont immergés ainsi que des mines, dont l’efficacité
est loin d’être optimale.
Les opérations
menées par la Dover Patrol sont toujours plus audacieuses. En avril
1916, une double rangée de 1 500 mines renforcée par une
lignes de filets truffés d’explosifs est mise en place le long
de la côte belge afin de bloquer les U-Boote dans leur repaires de
Zeebrugge et d’Ostende. Durant l’hiver 1917, 22 lignes parallèles
de mines furent disposées entre Folkestone et le Gris-Nez, permettant
de mettre 13 sous-marins allemands hors d’état de nuire. En tout,
au cours des quatre années de conflit, plus de cinquante sous-marins
allemands furent coulés en cherchant à forcer le passage. Ainsi,
malgré son caractère parfois aléatoire, le barrage dressé
par la patrouille de Douvres permit de conserver la maîtrise du Channel
tout au long de la guerre.
Mission réussie
Remporter
cette bataille de la sécurité constitua un véritable
exploit, qui pesa de tout son poids dans la victoire finale. Qu’on en
juge : comme le rappelle Robert Chaussois, sur 25 000 navires qui quittèrent
Folkestone pour Boulogne ou Douvres pour Calais, 12 seulement furent perdus
; sur 200 000 cargos qui passèrent de la Manche en mer du Nord
et vice-versa, l’ennemi n’en coula que 60, essentiellement grâce à
ses mines ; et surtout, aucun des sept millions de Tommies (soldats britanniques)
qui franchirent le Détroit dans l’un ou l’autre sens ne le paya
de sa vie ! N’oublions pas qu’en février 1915, l’amiral allemand
Tirpitz avait conseillé aux navires marchands neutres de ne plus
emprunter le Channel car il avait donné l’ordre à tous ses
sous-marins de couler tout ce qu’ils y trouvaient sur leur passage !
Bien sûr, cet exploit
ne fut pas accompli sans qu’un lourd tribut, humain et matériel,
ne soit consenti. Toujours d’après des chiffres donnés par
R. Chaussois, la France perdit 3 torpilleurs d’escadre, 3 torpilleurs de
défense mobile, 6 dragueurs de mines, 10 chalutiers armés,
un patrouilleur, 2 chasseurs sous-marins, 30 barques de pêche converties.
Du côté anglais, on déplore la disparition de 5 destroyers,
un monitor, 9 chalutiers et 30 dragueurs de mines. Evidemment, derrière
cette froide énumération, il faudrait tristement égrener
les noms de tous les disparus, dont beaucoup ont sacrifié leur vie
pour que l’ennemi « ne passe pas ». Comme à Verdun…
Obélisques jumeaux
C’est
le souvenir de tous ces « héros ordinaires » que perpétue
l’obélisque du Blanc-Nez. Après la guerre, une souscription
publique fut lancée qui permit de recueillir des fonds suffisants
pour élever non pas un, mais deux monuments commémoratifs.
En effet, le mérite de la victoire ne revient pas à une, mais
à deux nations qui, faisant preuve d’un sens exceptionnel de «
coopération et de franche camaraderie » (voir l’inscription),
ont pu surmonter ensemble une terrible épreuve. C’est pourquoi fut
érigée, en 1921, sur l’autre rive du Détroit, côté
anglais, un obélisque jumeau de celui du Blanc-Nez (le monument britannique
se trouve précisément à St Margaret-at-Cliffe à
10 km environ à l’Est de Douvres).
Il faut cependant savoir
que le monument de Sangatte n’a pas traversé sans problème
le cours de l’Histoire. En effet, lors de la Deuxième Guerre Mondiale,
les Allemands qui occupaient la région détruisirent presque
entièrement l’obélisque par une forte charge d’explosifs.
La colonne et son aiguille étaient un repère rêvé
pour les aviateurs anglais venant bombarder les positions allemandes !
Le mémorial fut reconstruit et inauguré en 1962. Seule la
base est d’origine, on peut encore y lire les blessures des bombardements
de la dernière guerre : un symbole qui achève de faire du
monument un lieu de mémoire incontournable.
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Sources :
- Photographie du Webmestre
- Remerciement à Magali Domain pour ces textes
*
Information communiquée par M. Luc Dekeyser, petit-fils de l'architecte
qui serait l'auteur du monument
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Photographie issue des archives familiales de l'architecte
De Keyser.
En haut à gauche de la photographie :
"A monsieur L. De Keyser, architecte, au souvenir de notre collaboration
– 15.XI.1921". Signé: Martiny, entrepreneur, Bruxelles".
(La photographie est de A. Van Gansen, spécialiste
– Travaux de Photographie & agrandissements, 6 rue des Maréchaux,
Calais)
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