Sous la présidence d’honneur de M. Bertin-Ledoux, secrétaire général de la préfecture, délégué par M. le préfet, et de M. Delplace, conseiller général du canton de Marquion, la commune d’Ecourt-Saint-Quentin a inauguré, dimanche dernier, le monument qu’elle a élevé pour perpétuer le souvenir de ses enfants tombés au champ d’honneur.
Dans cette belle manifestation du souvenir, M. le général Gascouin, commandant l’artillerie du 1er corps, avait bien voulu déléguer pour représenter l’armée, M. le capitaine Blanc et un détachement de trompettes qui ouvrit la marche du cortège.
Vingt-deux sociétés d’anciens combattants et six sociétés de musique vinrent s’associer aux groupements de la commune pour rendre hommage aux braves immortalisés dans la gloire.
L’union des combattants d’Ecourt, représentait dans un cortège historique les soldats français, aux différentes époques de notre histoire, incarnant les ancêtres, qui glorifient les héros dont nous honorons la mémoire : Vercingétorix et les Gaulois, Jeanne d’Arc et ses archers, d’Artagnan et les mousquetaires, les Grognards de Napoléon et les mobiles de 1870, que suivaient nos poilus et alliés de 1914.
Ce brillant cortège fut momentanément interrompu par une averse importune, mais bientôt la foule se serra malgré la pluie auprès du monument ; le voile tomba pendant le discours de M. le maire, laissant voir sur un beau granit rose, la France ailée, venant recueillir le soldat frappé de mort.
Au nom de la commune M. le maire prit la possession du monument, remercia chaleureusement les autorités civiles et militaires, les sociétés musicales et les anciens combattants, ainsi que les organisateurs de la fête, de l’honneur et du précieux concours qu’ils avaient apportés à cette touchante cérémonie. Puis il retraça les souffrances et les misères de toutes sortes subies par les martyrs dont les noms brillent en lettres d’or sur cette pierre sacrée : on fit appel de ces beaux noms, longue liste de 67 braves et l’on entendit vibrer les accents de la Marseillaise.
M. Leclercq, président des anciens combattants, adjura les poilus, les rescapés de la guerre, de s’efforcer de finir l’œuvre de leurs vaillants camarades disparus, dans la paix laborieuse, dans l’ordre et la saine camaraderie des tranchées.
Melle Révillon dit une poésie très applaudie et les enfants exécutèrent avec beaucoup d’expression le chant du soldat mort, extrait de l’opéra Patrie.
C’est alors que M. Bertin-Ledoux, dans une vibrante allocution patriotique, retraça les différentes angoisses de nos soldats et de nos populations des régions envahies. Il apporta à nos morts le gage d’amour et de reconnaissance du Gouvernement de la République et aux braves populations rurales la promesse de continuer à les aider dans leur rude besogne de reconstitution.
Les enfants des écoles de garçons dirent en chœur le chant du Souvenir, sous la direction de M. et Mme Boulinguez.
Ainsi prit fin cette touchante cérémonie du souvenir.