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La petite commune d’Hermin vient à son tour de grandement honorer les 14 soldats, ses enfants tombés au champ d’honneur. on peut dire que tout le monde de ce pays, grands et petits, riches et pauvres, cultivateurs et ouvriers, instituteur et curé, a rivalisé de zèle pour faire de la cérémonie de dimanche une fête splendide. Et splendide elle fut en effet. Guirlandes, drapeaux, arcs de triomphe, tout y était à profusion. La voûte même et les murs de l’église disparaissaient sous des centaines de petites oriflammes, harmonieusement mélangées aux tentures mortuaires.
A onze heures, un service solennel pour les chers défunts fut chanté à la demande de la municipalité, qui prit place dans le chœur, pendant qu’autour du catafalque se rangeaient les fillettes de l’école costumées en Alsaciennes, en Lorraines ou en paysannes, et quelques jeunes filles représentant la France, sainte Jeanne d’Arc et des infirmières, le tout du plus bel effet. On s’écrasait littéralement dans la nef et beaucoup durent renoncer à rentrer dans l’église, faute de place.
Après l’évangile, M. le curé monta en chaire et dans une touchante allocution, remercia d’abord M. le maire au nom des soldats et de leurs familles d’avoir érigé un monument religieux, c’est-à-dire surmonté d’une croix, pour honorer la mémoire des victimes de la guerre et ensuite redit à tous les leçons que la cérémonie comportait.
A l’issue de la messe, les enfants dirigés par M. Simon, le sympathique instituteur d’Hermin, et accompagnés à l’harmonium par M. le curé, chantèrent à la gloire des héros un très beau cantique, puis on se rendit auprès du monument placé à l’entrée de l’ancien cimetière que M. le curé bénit après avoir récité les prières liturgiques.
L’après-midi eut lieu la fête proprement dite civile. Défilé magnifique de toutes les sociétés de combattants des communes environnantes aux accents guerriers de la musique d’Houdain et sous la présidence de M. Stirn, sous-préfet de Béthune, entouré du conseil municipal et de M. le curé ; discours écouté avec plaisir de M. Henri Dufresne, maire de la commune, remerciant tous ceux qui ont le plus contribué au succès de la fête ; il exalte le courage des enfants d’Hermin morts pour la patrie ; de M. Paul Ledée, un mutilé de la guerre, déposant une couronne au pied du monument au nom des mutilés et combattants d’Hermin ; de Melle Blanche Dufresne faisant le même geste au nom des jeunes filles, et enfin de M. le sous-préfet refaisant en quelques mots l’histoire de la guerre, magnifiant et remerciant au nom de la France tous ceux qui par leur dévouement et leur héroïsme se sont sacrifiés pour elle.
Après que les enfants eurent encore chanté leur beau cantique du matin, et déposés leurs bouquets au pied du monument la musique attaqua la Marseillaise et on s’en vint à la mairie boire des vins d’honneur et se féliciter les uns les autres.
En terminant, nous adressons-nous aussi nos sincères remerciements à M. l’instituteur d’Hermin qui a été nous a-t-on dit, le principal organisateur de la fête et à M^elle Godet, la sœur de M. le curé, qui avait si bien décoré l’église.