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MÉMOIRES DE PIERRE

IZEL-LES-ESQUERCHIN

            Commune titulaire de la Croix de Guerre 1914-1918 (23 septembre 1920)


Monument aux morts

Marbrier : Henri Rogerol (Douai)

Texte de la dédicace :

Izel-lez-Equerchin
à ses glorieux morts


Descriptif : Un chien est représenté, ce qui est un élément rare dans les représentations des monuments aux morts. Une femme et son enfant viennent douloureusement s’incliner sur la tombe du mari et du père mort, évoqué par le casque de poilu. L’une porte une couronne d’immortelle, l’autre un bouquet. Le chien, fidèle gardien du foyer, les a accompagnés et semble lui aussi exprimer sa tristesse.

Coût et financement : 12.000 francs. L'Etat accorda une subvention de 950 francs.

Le monument a bénéficié d'une restauration en octobre-novembre 2006 (restauration des sculptures, moulures, de la statue (avec injection de résine), rejointement des pierres), pour un coût d'environ 15000 euros.
Monument aux morts d'Izel-les-Esquerchin
                                                                    


            Liste des noms inscrits au monument aux morts :


1914-1918 :
AUBERTIN Gaston (AUBERTIN Gaston-Léon. Né le 12 mars 1873 à Paris. Soldat de 2e classe au 20e escadron du train. Mort pour la France le 24 septembre 1918, des suites de maladie contractée en service)

BETREMIEUX François

DEHAAN Georges (Né le 2 août 1885 à Paris (20e), mort pour la France le 28 octobre 1916 à Landrecourt (Meuse) à l'ambulance 4/54, soldat au 401e régiment d'infanterie. Georges DEHAAN était le fils de Martin DEHAAN et Sophie PICOULI)**

DELPLANQUE Alphonse

DUBOIS Emile

EDOUARD Appolinaire (Né le 3 novembre 1894 à Beaumont. Soldat de 2e classe au 33e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 23 février 1916 à Verdun, tué à l’ennemi)

FREMY François (FREMY François-Louis-Joseph. Né le 15 octobre 1884 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 16 décembre 1914 à Saint-Léonard (Marne), tué à l’ennemi)

HUMEZ Henri (HUMEZ Henri-Auguste-Joseph. Né le 10 avril 1887 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 272e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 9 novembre 1914 (Meuse), tué à l’ennemi)

LEBLOND Paul (LEBLOND Paul-Henri-Joseph. Né le 10 septembre 1888 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 127e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 septembre 1914 à Esternay (Marne), tué à l’ennemi)

MONPAYS Paul (MONPAYS Paul-Arthur. Né le 15 décembre 1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 9e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 17 décembre 1914 à La Harazée, tué à l’ennemi)

RENAULT Antoine (RENAULT François-Antoine-Joseph. Né le 17 septembre 1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 16e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 30 mars 1915 à La Harazée (Marne), tué à l’ennemi)

AUDEGOND Louis(AUDEGOND Louis-François. Né le 24 décembre 1878 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 201e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 21 juillet 1918 à Saint-Rémy-Blangy (Aisne), disparu)

BON Augustin (Né le 27 juillet 1896 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 208e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 18 février 1917 à Maisons de Champagne (Marne), tué à l’ennemi. [Dernier domicile à Camblain-Châtelain])

Détail du monument d'Izel

DELBOURQUE Charles

DELPLANQUE Louis (DELPLANQUE Louis-Augustin. Né le 25 septembre 1880 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 octobre 1915 (Marne), tué à l’ennemi)

DUHEM Jean-Baptiste

FAVREUIL Aubert

FREMY Jules

HUMEZ Lucien (Né le 12 mai 1897 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 203e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 14 avril 1918 (Somme), tué à l’ennemi)

LECLERCQ Narcisse (Né le 27 décembre 1890 à Neuvireuil. Soldat de 2e classe au 1er régiment d’infanterie. Mort pour la France le 20 février 1915 à Beauséjour commune de Minaucourt (Marne), tué à l’ennemi)

OBRY Henri (OBRY Henri-Louis-Désiré. Né le 15 janvier 1880 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 100e  régiment d’infanterie. Mort pour la France le 26 avril 1915 au bois d’Ailly (Meuse), tué à l’ennemi)

VISEUR Henri (VISEUR Henri-Jean-Baptiste-Joseph. Né le 15 octobre 1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 120e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 12 avril 1915, tué à l’ennemi)

BARRE François

CARUEL Camille (Né le 29 février 1896 à Lille. Soldat de 2e classe au 8e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 19 septembre 1916 (Somme), des suites de blessures de guerre)

DELBOURQUE Louis

DOUCHE Eugène

DUNEUFJARDIN Jean-Baptiste (DUNEUFJARDIN Jean-Batiste-François-Joseph. Né le 27 avril 1895 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 66e régiment d’infanterie, venu du 6e régiment de chasseurs. Mort pour la France le 22 mai 1917 à Chevreux (Aisne), tué à l’ennemi)

FREMY Auguste (FREMY Auguste-Joseph. Né le 2 février 1895 à Izel-les-Equerchin. Caporal au 3e tirailleurs. Mort pour la France le 30 juillet 1916 à Hem (Somme), disparu au combat)

HEQUET Louis (HEQUET Louis-Achille-Joseph. Né le 28 août 1882 à Vis-en-Artois. Soldat de 2e classe au 365e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 20 août 1918 à Cuisy-en-Almont (Aisne), tué à l’ennemi)

LABALETTE Emile (Né le 3 avril 1880 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 septembre 1916 (Somme), tué à l’ennemi)

LEMAITRE Henri (LEMAITRE Henri-Joseph. Né le 13 septembre 1886 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 16e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 26 septembre 1916 à Rancourt (Somme), tué à l’ennemi)

PECQUER Amand


Victimes civiles :
HUMEZ Bernard
MOREL Louis
LEFEBVRE Juliette


1939-1945 :
DOUVRIN Lucien
POCQUET Julien
LEFEBVRE Auguste
NOWICKI Stéfan
RAPPE Charles
THERY François

Fusillé en 1944 :
DUPONT Joseph*


* DUPONT Louis (Né le 21 juin 1924, exécuté le 18 juin 1944, à la citadelle d’Arras) ?


Les autres lieux de mémoire de la commune

      - Dans le cimetière communal, on trouve les tombes de 2 officiers du Royal Flying Corps tombés en avril 1917

      - Monument au 69e régiment d'infanterie

Voici comment le journal Le Courrier du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration du monument aux morts au 69e régiment d'infanterie dans son édition du mardi 8 novembre 1921

Le 2 novembre, jour des morts, la commune d’Izel-les-Equerchin a été le théâtre d’une touchante et belle cérémonie, au cours de laquelle s’affirmèrent les sentiments de fraternelle amitié qui unissent les habitants des régions les plus diverses de la France.
Le 2 octobre 1914, le 69e d’infanterie de Nancy essayait d’arrêter l’avance allemande et, sur les territoires de Vitry, de Quiéry-la-Motte, de Beaumont, d’Izel-les-Equerchin, il livra un combat violent à une armée ennemie infiniment supérieure. Plusieurs officiers furent blessés ; plusieurs autres avec leurs vaillants soldats (au nombre de 52) furent tués à Izel même et inhumés dans le cimetière de cette commune.
Les parents de ces héros voulurent élever à leurs enfants, victimes de la guerre, un monument qui serait placé au pied du calvaire du cimetière.
La bénédiction de ce monument avait été fixée au 2 novembre.
*   *
*
A 12 heures, dans l’église provisoire, ornée avec un goût exquis, fut célébré un service solennel auquel assista une foule nombreuse. A l’entrée du chœur, un catafalque couverts de fleurs avait été dressé. Après l’évangile, M. l’abbé Hance, curé de la paroisse, rendit hommage aux soldats qui avaient fait le sacrifice de leur vie, remercia les parents qui avaient répondu si généreusement à son appel, et donna la parole à M. le chanoine Vitel, aumônier.
M. l’aumonier, dans un langage empreint de piété et d’onction, dit à ses nombreux auditeurs la façon de penser aux morts de la guerre, à leurs pères, leurs frères, leurs fils et leurs époux : il faut les pleurer, prier pour eux et espérer les revoir un jour au ciel où les élus se reconnaîtront et où les familles se reformeront.à l’issue de la messe un cortège se forma pour se rendre au cimetière. En tête, après la croix, les enfants des écoles sous la conduite de leurs maîtres. Puis, venaient une délégation de poilus et les pompiers en nouvelle tenue de Quiéry-la-Motte ; ensuite se trouvaient les porteurs de couronnes et de gerbes de fleurs, accompagnés des anciens combattants d’Izel.  M. le maire, Lefebvre Jean, suivait entouré de tous ses conseillers municipaux, de M. le maire et de plusieurs conseillers de Quiéry-la-Motte. Cette commune avait répondu autant qu’elle l’a pu aux organisateurs de la fête : nous l’en félicitons.
Enfin, M. l’abbé Blasart, doyen de Vitry, accompagné de M. le chanoine Vitel et de M. l’abbé Ansart, curé de Beaumont, et de M. l’abbé Hennebique, curé de Quiéry-la-Motte.
Derrière la population, presque toute entière, qui avait tenu à manifester sa sympathie aux parents venus de bien loin pour dire un dernier adieu à leurs fils tombés pour la défense de notre sol envahi.
*   *
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En arrivant au cimetière, tous furent remplis d’admiration : un soldat en bronze blessé à mort, à demi couché, son fusil à la main, était là, tournant des yeux voilés par l’approche de la mort vers l’Est, vers la frontière, vers son dieu qui, du haut de sa croix restaurée, semble s’incliner pour venir le consoler, le réconforter, l’emporter au ciel.
M. le doyen, monté sur une chaire improvisée à la hâte, dans un langage distingué, parle de ce monument et de la bénédiction qu’il va lui donner. Aussitôt le monument bénit, M. l’instituteur, au milieu d’un silence impressionnant donne la longue liste des soldats étrangers et enfants d’Izel tombés au champ d’honneur et celle des civils tués par les avions.
L’appel des morts terminé, M. Lefebvre Maurice, au nom des anciens combattants salue la mémoire de ses camarades disparus. Ensuite, M. le maire, dans un discours châtié et plein de cœur, fait le récit de la bataille du 20 octobre 1914, exalte la bravoure de nos soldats et dit ce que nous leur devons : la reconnaissance et l’imitation.
M. le lieutenant du 69e de Nancy, au nom de ses chefs et de ses camarades, remercie brièvement M. le maire d’Izel et toute la population de ce qu’ils ont fait pour honorer la mémoire des soldats tombés dans la Grande Guerre.
*   *
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Les enfants chantent alors un hymne en l’honneur des preux de la France.
Enfin, M. le chanoine Vitel, dans un discours vibrant, écouté avec la plus religieuse attention, rend un suprême hommage à tous ceux qui ont si vaillamment et si glorieusement défendu la patrie, et qui, au prix de souffrances de toutes sortes, sont parvenus à chasser de notre France un ennemi bien préparé, qui se proposait de faire peser sur le monde entier et sur nous surtout la plus brutale servitude. Ce bronze infrangible, s’écrie-t-il, sera le symbole de notre souvenir, de notre reconnaissance. Puis, il nous recommande de nous montrer dignes de ceux qui sont tombés pour la cause du droit, de la justice, non pas seulement  pour la France, mais aussi pour la religion catholique. Il nous adjure de mettre fin aux mesquines rivalités et de rester toujours unis comme l’étaient les soldats au front : tout pour la France et la France catholique.
M. le chanoine Vitel s’arrête au grand regret de ses auditeurs…
La pluie commence à tomber ; chacun se retire en emportant le plus excellent souvenir de cette cérémonie patriotique qui marquera dans l’histoire d’Izel.
En terminant, nous adressons à M. le maire et à M. le curé d’Izel, organisateurs de cette belle manifestation, nos meilleures félicitations et tous nos remerciements.


Sources :
- Mairie d'Izel-les-Equerchin
- GRAILLES Bénédicte, Mémoire de pierre : les monuments aux morts de la première guerre mondiale dans le Pas-de-Calais, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1992
- Commonwealth War Graves Commission
- Remerciement à Hervé Mailly pour ses photographies du monument aux morts
- ** pas de fiche mort pour la France sur le site Mémoire des hommes. Les renseignements fournis ici nous sont précisés par Mme Tangre, la petite fille de M. Dehann






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