Marbrier : Henri
Rogerol (Douai)
Texte de la dédicace
:
Izel-lez-Equerchin
à ses glorieux morts
Descriptif
: Un chien est représenté, ce qui est un élément
rare dans les représentations des monuments aux morts. Une
femme et son enfant viennent douloureusement s’incliner sur la tombe du mari
et du père mort, évoqué par le casque de poilu. L’une
porte une couronne d’immortelle, l’autre un bouquet. Le chien, fidèle
gardien du foyer, les a accompagnés et semble lui aussi exprimer sa
tristesse.
Coût
et financement : 12.000 francs. L'Etat accorda
une subvention de 950 francs.
Le monument a bénéficié
d'une restauration en octobre-novembre 2006 (restauration des sculptures,
moulures, de la statue (avec injection de résine), rejointement des
pierres), pour un coût d'environ 15000 euros.
|
|
Liste des noms
inscrits au monument aux morts :
1914-1918
:
AUBERTIN Gaston (AUBERTIN Gaston-Léon. Né le 12 mars
1873 à Paris. Soldat de 2e classe au 20e escadron
du train. Mort pour la France le 24 septembre 1918, des suites de maladie
contractée en service)
BETREMIEUX François
DEHAAN Georges (Né le 2 août 1885 à Paris (20e),
mort pour la France le 28 octobre 1916 à Landrecourt (Meuse) à
l'ambulance 4/54, soldat au 401e régiment d'infanterie.
Georges DEHAAN était le fils de Martin DEHAAN et Sophie PICOULI)**
DELPLANQUE Alphonse
DUBOIS Emile
EDOUARD Appolinaire (Né le 3 novembre 1894 à Beaumont.
Soldat de 2e classe au 33e régiment d’infanterie.
Mort pour la France le 23 février 1916 à Verdun, tué
à l’ennemi)
FREMY François (FREMY François-Louis-Joseph.
Né le 15 octobre 1884 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e
classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la France
le 16 décembre 1914 à Saint-Léonard (Marne), tué
à l’ennemi)
HUMEZ Henri (HUMEZ Henri-Auguste-Joseph. Né le 10 avril 1887
à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 272e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 9 novembre 1914
(Meuse), tué à l’ennemi)
LEBLOND Paul (LEBLOND Paul-Henri-Joseph. Né le 10 septembre
1888 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 127e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6 septembre 1914 à
Esternay (Marne), tué à l’ennemi)
MONPAYS Paul (MONPAYS Paul-Arthur. Né le 15 décembre
1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 9e
bataillon de chasseurs à pied. Mort pour la France le 17 décembre
1914 à La Harazée, tué à l’ennemi)
RENAULT Antoine (RENAULT François-Antoine-Joseph. Né
le 17 septembre 1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e
classe au 16e bataillon de chasseurs à pied. Mort pour
la France le 30 mars 1915 à La Harazée (Marne), tué
à l’ennemi)
AUDEGOND Louis(AUDEGOND Louis-François. Né le 24 décembre
1878 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 201e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 21 juillet 1918 à
Saint-Rémy-Blangy (Aisne), disparu)
BON Augustin (Né le 27 juillet 1896 à Izel-les-Equerchin.
Soldat de 2e classe au 208e régiment d’infanterie.
Mort pour la France le 18 février 1917 à Maisons de Champagne
(Marne), tué à l’ennemi. [Dernier domicile à Camblain-Châtelain])
DELBOURQUE Charles
DELPLANQUE Louis (DELPLANQUE Louis-Augustin.
Né le 25 septembre 1880 à Izel-les-Equerchin. Soldat de
2e classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la France le 6
octobre 1915 (Marne), tué à l’ennemi)
DUHEM Jean-Baptiste
FAVREUIL Aubert
FREMY Jules
HUMEZ Lucien (Né le 12 mai 1897 à Izel-les-Equerchin.
Soldat de 2e classe au 203e régiment d’infanterie. Mort pour la
France le 14 avril 1918 (Somme), tué à l’ennemi)
LECLERCQ Narcisse (Né le 27 décembre 1890 à
Neuvireuil. Soldat de 2e classe au 1er régiment d’infanterie. Mort
pour la France le 20 février 1915 à Beauséjour commune
de Minaucourt (Marne), tué à l’ennemi)
OBRY Henri (OBRY Henri-Louis-Désiré. Né le
15 janvier 1880 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 100e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 26 avril 1915 au
bois d’Ailly (Meuse), tué à l’ennemi)
VISEUR Henri (VISEUR Henri-Jean-Baptiste-Joseph. Né le 15
octobre 1894 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 120e
régiment d’infanterie. Mort pour la France le 12 avril 1915, tué
à l’ennemi)
BARRE François
CARUEL Camille (Né le 29 février
1896 à Lille. Soldat de 2e classe au 8e régiment d’infanterie.
Mort pour la France le 19 septembre 1916 (Somme), des suites de blessures
de guerre)
DELBOURQUE Louis
DOUCHE Eugène
DUNEUFJARDIN Jean-Baptiste (DUNEUFJARDIN Jean-Batiste-François-Joseph.
Né le 27 avril 1895 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe
au 66e régiment d’infanterie, venu du 6e régiment de chasseurs.
Mort pour la France le 22 mai 1917 à Chevreux (Aisne), tué
à l’ennemi)
FREMY Auguste (FREMY Auguste-Joseph. Né le 2 février
1895 à Izel-les-Equerchin. Caporal au 3e tirailleurs. Mort pour
la France le 30 juillet 1916 à Hem (Somme), disparu au combat)
HEQUET Louis (HEQUET Louis-Achille-Joseph. Né le 28 août
1882 à Vis-en-Artois. Soldat de 2e classe au 365e régiment
d’infanterie. Mort pour la France le 20 août 1918 à Cuisy-en-Almont
(Aisne), tué à l’ennemi)
LABALETTE Emile (Né le 3 avril 1880 à Izel-les-Equerchin.
Soldat de 2e classe au 233e régiment d’infanterie. Mort pour la
France le 6 septembre 1916 (Somme), tué à l’ennemi)
LEMAITRE Henri (LEMAITRE Henri-Joseph. Né le 13 septembre
1886 à Izel-les-Equerchin. Soldat de 2e classe au 16e bataillon
de chasseurs à pied. Mort pour la France le 26 septembre 1916 à
Rancourt (Somme), tué à l’ennemi)
PECQUER Amand
Victimes civiles
:
HUMEZ Bernard
MOREL Louis
LEFEBVRE Juliette
1939-1945 :
DOUVRIN Lucien
POCQUET Julien
LEFEBVRE Auguste
NOWICKI Stéfan |
RAPPE Charles
THERY François
Fusillé en 1944 :
DUPONT Joseph*
|
* DUPONT Louis (Né le 21 juin 1924, exécuté le
18 juin 1944, à la citadelle d’Arras) ?
Les autres lieux de mémoire
de la commune
|
- Dans le cimetière communal,
on trouve les tombes de 2 officiers du Royal Flying Corps tombés
en avril 1917
- Monument au 69e régiment
d'infanterie
Voici comment le journal
Le Courrier du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration
du monument aux morts au 69e régiment d'infanterie
dans son édition du mardi 8 novembre 1921
Le 2 novembre, jour des morts,
la commune d’Izel-les-Equerchin a été le théâtre
d’une touchante et belle cérémonie, au cours de laquelle
s’affirmèrent les sentiments de fraternelle amitié qui
unissent les habitants des régions les plus diverses de la France.
Le 2 octobre 1914, le 69e d’infanterie de Nancy essayait d’arrêter
l’avance allemande et, sur les territoires de Vitry, de Quiéry-la-Motte,
de Beaumont, d’Izel-les-Equerchin, il livra un combat violent à
une armée ennemie infiniment supérieure. Plusieurs officiers
furent blessés ; plusieurs autres avec leurs vaillants soldats
(au nombre de 52) furent tués à Izel même et inhumés
dans le cimetière de cette commune.
Les parents de ces héros voulurent élever à
leurs enfants, victimes de la guerre, un monument qui serait placé
au pied du calvaire du cimetière.
La bénédiction de ce monument avait été
fixée au 2 novembre.
* *
*
A 12 heures, dans l’église
provisoire, ornée avec un goût exquis, fut célébré
un service solennel auquel assista une foule nombreuse. A l’entrée
du chœur, un catafalque couverts de fleurs avait été dressé.
Après l’évangile, M. l’abbé Hance, curé de
la paroisse, rendit hommage aux soldats qui avaient fait le sacrifice
de leur vie, remercia les parents qui avaient répondu si généreusement
à son appel, et donna la parole à M. le chanoine Vitel,
aumônier.
M. l’aumonier, dans un langage empreint de piété
et d’onction, dit à ses nombreux auditeurs la façon de
penser aux morts de la guerre, à leurs pères, leurs frères,
leurs fils et leurs époux : il faut les pleurer, prier pour
eux et espérer les revoir un jour au ciel où les élus
se reconnaîtront et où les familles se reformeront.à
l’issue de la messe un cortège se forma pour se rendre au cimetière.
En tête, après la croix, les enfants des écoles
sous la conduite de leurs maîtres. Puis, venaient une délégation
de poilus et les pompiers en nouvelle tenue de Quiéry-la-Motte
; ensuite se trouvaient les porteurs de couronnes et de gerbes de fleurs,
accompagnés des anciens combattants d’Izel. M. le maire,
Lefebvre Jean, suivait entouré de tous ses conseillers municipaux,
de M. le maire et de plusieurs conseillers de Quiéry-la-Motte. Cette
commune avait répondu autant qu’elle l’a pu aux organisateurs de
la fête : nous l’en félicitons.
Enfin, M. l’abbé Blasart, doyen de Vitry, accompagné
de M. le chanoine Vitel et de M. l’abbé Ansart, curé de
Beaumont, et de M. l’abbé Hennebique, curé de Quiéry-la-Motte.
Derrière la population, presque toute entière,
qui avait tenu à manifester sa sympathie aux parents venus de
bien loin pour dire un dernier adieu à leurs fils tombés
pour la défense de notre sol envahi.
* *
*
En arrivant au cimetière,
tous furent remplis d’admiration : un soldat en bronze blessé
à mort, à demi couché, son fusil à la main,
était là, tournant des yeux voilés par l’approche
de la mort vers l’Est, vers la frontière, vers son dieu qui, du
haut de sa croix restaurée, semble s’incliner pour venir le consoler,
le réconforter, l’emporter au ciel.
M. le doyen, monté sur une chaire improvisée
à la hâte, dans un langage distingué, parle de ce
monument et de la bénédiction qu’il va lui donner. Aussitôt
le monument bénit, M. l’instituteur, au milieu d’un silence impressionnant
donne la longue liste des soldats étrangers et enfants d’Izel
tombés au champ d’honneur et celle des civils tués par
les avions.
L’appel des morts terminé, M. Lefebvre Maurice, au
nom des anciens combattants salue la mémoire de ses camarades
disparus. Ensuite, M. le maire, dans un discours châtié
et plein de cœur, fait le récit de la bataille du 20 octobre 1914,
exalte la bravoure de nos soldats et dit ce que nous leur devons : la reconnaissance
et l’imitation.
M. le lieutenant du 69e de Nancy, au nom de ses chefs et de
ses camarades, remercie brièvement M. le maire d’Izel et toute
la population de ce qu’ils ont fait pour honorer la mémoire des
soldats tombés dans la Grande Guerre.
* *
*
Les enfants chantent alors
un hymne en l’honneur des preux de la France.
Enfin, M. le chanoine Vitel, dans un discours vibrant, écouté
avec la plus religieuse attention, rend un suprême hommage à
tous ceux qui ont si vaillamment et si glorieusement défendu
la patrie, et qui, au prix de souffrances de toutes sortes, sont parvenus
à chasser de notre France un ennemi bien préparé,
qui se proposait de faire peser sur le monde entier et sur nous surtout
la plus brutale servitude. Ce bronze infrangible, s’écrie-t-il,
sera le symbole de notre souvenir, de notre reconnaissance. Puis, il nous
recommande de nous montrer dignes de ceux qui sont tombés pour la
cause du droit, de la justice, non pas seulement pour la France,
mais aussi pour la religion catholique. Il nous adjure de mettre fin aux
mesquines rivalités et de rester toujours unis comme l’étaient
les soldats au front : tout pour la France et la France catholique.
M. le chanoine Vitel s’arrête au grand regret de ses
auditeurs…
La pluie commence à tomber ; chacun se retire en emportant
le plus excellent souvenir de cette cérémonie patriotique
qui marquera dans l’histoire d’Izel.
En terminant, nous adressons à M. le maire et à
M. le curé d’Izel, organisateurs de cette belle manifestation,
nos meilleures félicitations et tous nos remerciements.
|
Sources :
- Mairie d'Izel-les-Equerchin
- GRAILLES Bénédicte,
Mémoire de pierre : les monuments aux morts
de la première guerre mondiale dans le Pas-de-Calais, Archives
départementales du Pas-de-Calais, 1992
- Commonwealth War Graves Commission
- Remerciement à Hervé Mailly pour ses photographies
du monument aux morts
- ** pas de fiche mort pour la France sur le site Mémoire des
hommes. Les renseignements fournis ici nous sont précisés
par Mme Tangre, la petite fille de M. Dehann
|