Voici comment le journal
Le Courrier du Pas-de-Calais rapporte l'inauguration
du monument aux morts dans son édition du mercredi 9 novembre
1921
Les habitants de cette commune ont
dimanche dernier honoré dignement les 13 soldats de la petite
commune de Magnicourt-sur-Canche, tombés au champ d’honneur, et
il convient de féliciter tous ceux qui ont participé
à l’organisation de cette belle fête patriotique.
Le matin, une messe solennelle, à laquelle toute la population
avait tenu à assister, fut célébrée.
Au cours de l’office, auquel assistait M. Amédée
Petit, premier président à la cour d’appel d’Amiens, vice-président
du conseil général du Pas-de-Calais, M. le curé
remua tous les assistants par une vibrante allocution. Puis, l’après-midi,
se déroula la cérémonie officielle d’inauguration
du monument sous la présidence de M. le sous-préfet de Saint-Pol.
De nombreuses sociétés d’anciens combattants, les
sapeurs-pompiers de Sus-Saint-Léger, une délégation
de la fanfare de Rollepot-Frévent, les enfants des écoles
et les jeunes filles très bien costumées, se rendirent au
cortège suivis des autorités, au pied du monument.
Là, après l’émouvant appel des morts, des
discours furent prononcés par MM. Béal, le dévoué
maire de la commune, Bouillot, conseiller d’arrondissement du canton
d’Avesnes-le-Comte, le docteur Théret, conseiller général
du canton d’Aubigny-en-Artois, Amédée Petit, vice-président
du conseil général du Pas-de-Calais, et Henri Marais, sous-préfet
de Saint-Pol.
Des poésies et des chœurs furent exécutés
par les enfants des écoles.
Voici comment le journal Le Courrier du Pas-de-Calais rapporte
l'inauguration du monument aux morts dans son édition du vendredi
11 novembre 1921
Voici quelques détails complémentaires
sur cette importante cérémonie dont nous avons précédemment
parlé. Le samedi 5 novembre, toute la population de Magnicourt-sur-Canche
était sur pied pour dresser de nombreuses fausses portes, décorer
toutes les rues du pays à l’occasion de l’inauguration du monument
religieux élevé à la mémoire de ses enfants
morts pour la patrie.
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Le soir, l’église, magnifiquement
décorée par Melles Debret, Decroix, Boucly, était
comble pour le chant des vigiles.
Le dimanche matin, presque toutes les familles en deuil vinrent
faire la sainte communion pour leurs morts.
A 10 heures et demie, messe solennelle pour les 13 soldats de
Magnicourt tombés au champ d’honneur. dans l’assistance étaient
remarqués : M. Marais, sous-préfet de Saint-Pol ; M. Petit,
président de la cour d’appel d’Amiens et vice-président
du conseil général du Pas-de-Calais ; M. Petit fils, juge
au tribunal de Béthune, le conseil municipal, la société
des anciens combattants, les familles en deuil.
A l’évangile, dans un sermon très goûté
et qui fit verser bien des larmes, M. le curé développa
ces trois pensées : nos vaillants soldats ont donné leur
corps à la France, leur cœur à leur famille et leur âme
à Dieu. A l’issue de la messe, toute l’assistance se rendit en procession
au monument pour la bénédiction solennelle.
Le soir à 14h15, les clairons de Sus-Saint-Léger
sonnèrent le rassemblement. Le cortège organisé,
la musique de Frévent fit entendre la Marseillaise et le défilé
commença.
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Au monument, les autorités,
les maires du canton d’Avesnes prirent place à la tribune. Après
l’appel si émouvant des morts et le dépôt de nombreux
bouquets vint la série des discours.
C’est d’abord M. le maire qui rappelle brièvement toutes
les souffrances de nos soldats, exalte le patriotisme de ses anciens
élèves à qui il a voué une affection indéfectible.
Il demande aux familles de venir souvent s’agenouiller au pied du monument.
Puis, M. Paul Briou, président de la société
des anciens combattants, dans un beau discours donne un souvenir ému
à chacun des 13 morts de Magnicourt.
M. Bouillet, conseiller d’arrondissement, fait l’éloge
des soldats de France, souhaite aux familles de recevoir les cendres
de leurs enfants et demande l’union de tous les citoyens pour rendre
la patrie invincible.
M. Théret, conseiller général du canton
d’Aubigny, après avoir rappelé toutes les souffrances
de nos héros, tout ce qu’ils ont fait pour protéger notre
région de la dévastation, invite la population à
venir prier au pied du monument. Il demande l’application stricte du traité
de Versailles et le jugement des coupables.
M. le sous-préfet, après divers avis à ses
administrés proclame l’union sacrée si nécessaire
à la France pour se refaire et vaincre les difficultés présentes.
M. petit, vice-président du conseil général,
adresse à ses compatriotes des paroles émues qui touchent
profondément les cœurs. Il adjure les parents de ne jamais oublier
ceux qui, si courageusement, ont donné leur sang pour la défense
du pays. La volonté des morts, dit-il, est que nous vivions tous
dans la fraternité la plus complète, dans l’union sacrée
comme au front.
Enfin, M. l’adjoint au maire termine la série des discours
en disant merci à tous ceux qui avaient contribué à
honorer les vaillants soldats de Magnicourt tombés au champ
d’honneur.
Nous adressons nos plus vives félicitations aux quêteuses,
à Melles Candelier et Demazure pour leurs belles poésies,
et aux enfants de l’école pour leur chant très bien exécutés.
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