Monument aux morts de Maisnil-les-Ruitz

Les habitants de la commune ont dignement célébré l’inauguration du monument aux morts de la guerre, érigé près de l’église.
Il est formé d’une colonne au haut de laquelle un poilu se tient dans l’attitude décidée de tous ceux qui déclarèrent : « On ne passe pas ! »
Sur le marbre sont gravés les noms des 58 enfants de Maisnil-les-Ruitz, morts au champ d’honneur et des trois victimes civiles. Dans la région des mines, on se souvient encore de la terrible explosion de munitions du 3 juin 1915, qui démolit l’église, fit de nombreux dégâts matériels aux habitations du village et causa la mort de trois habitants.

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La matinée a été consacrée à dresser de nombreuses fausses portes dans la rue principale. A 11 heures, une messe fut dite en hommage à nos glorieux disparus, et c’est à M. l’abbé Wallart, curé de la paroisse d’Houchin que revint l’honneur de prononcer le sermon d’usage. A 14 heures, les vins d’honneur furent offerts aux sociétés locales réunies à la mairie. M. Delautre, maire de Maisnil, eut un mot aimable pour chacune.
Puis le cortège se forma et défila dans l’ordre suivant : les enfants des écoles, l’harmonie de Barlin, la société de secours mutuelle la Fraternelle, un groupe d’ouvriers mineurs en tenue de travail, les sociétés colombophiles, les footballeurs, et l’amicale des pensionnés et mutilés du travail. Le cortège se rendit au pied du monument superbement décoré où les enfants déposèrent de nombreuses gerbes de fleurs.
M. Delautre, maire, en un fort beau discours retraça la vie des Poilus dans la trachée.
M. Deneuville, président du comité d’érection du monument, remit au conseil municipal la modeste pierre élevée à la mémoire des enfants de Maisnil morts pour la France et remercia publiquement les généreux donateurs qui contribuèrent à son érection.
C’est au tour de M. l’abbé Wallart de prendre la parole. « Souvenon-nous, dit avec émotion l’orateur, de ces 1500000 victimes qui se sont offertes en holocauste pour notre salut et en particulier habitants de Maisnil, souvenons toujours de ces 58 enfants que vous avez connus, que vous avez aimés et qui étaient non seulement la joie de leurs parents mais aussi l’avenir et l’espoir de notre cher pays. Souvenons-nous avec reconnaissance car personne n’ignore que c’est grâce à leur héroïsme que nous avons échappé aux horreurs de l’invasion et au terreur de l’occupation ».
Et il termine en faisant appel à la fraternité qui nous lie aux morts autant qu’aux vivants.
La Marseillaise retentit et la cérémonie se termina.