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Commune titulaire
de la Croix de Guerre 1914-1918 (septembre 1920)
Population
en 1911 : 376
Militaires morts en
1914-1918 : 8 (2,1 %)
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Texte de la dédicace :
Souviens-toi
1914-1918
Oppy à ses glorieux morts
Coût et financement : Dont subvention
de l'Etat de 45 francs
Date d'inauguration : Juillet
1927
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Liste des
noms inscrits au monument aux morts :
DELPLANQUE Maurice
GAREZ Godfroy
DELPLANQUE Georges
MALVOISIN Charlemagne |
LEDRU Louis
LEDRU Victor
COILLIOT Louis
LEDIEU Joseph |
Le journal le Réveil
du Nord rapporte l’inauguration du monument aux morts d’Oppy dans son
édition du 5 juillet 1927 :
A Oppy, près de Vimy, la commune
a érigé un beau monument en souvenir de ses enfants morts
pour la France, qui a été inauguré dimanche. Une importante
cérémonie s’est déroulée à cette occasion
autour du monument qui représente un poilu résolu, dressé
devant le parapet de la tranchée qu’il vient de conquérir.
Il est érigé sur un socle de pierre blanche, sur lequel tranche
des plaques de marbre noir gravées de lettre d’or, avec ces inscriptions :
« Oppy à ses glorieux morts » et « Souviens-toi ».
sur les côtés sont inscrits les noms des glorieux morts et
la citation de la commune à l’ordre de l’armée, qui lui valut
la croix de guerre par arrêté du 21 septembre 1920 :
« Complètement détruite par les bombardements,
s’est toujours montrée digne et vaillante dans les épreuves
et sous la domination ennemie ».
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Les autres lieux de mémoire
de la commune
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- Mémorial britannique de la ville de Hull
Texte de l'épitaphe
:
A la mémoire de tous les hommes de Hull
et des régiments régionaux qui ont donné leur vie
dans la Grande Guerre 1914-1918. Ce terrain est offert par le comté
et la vicomtesse du Bouexie de la Driennay en souvenir de leur fils le vicomte
Pierre de Bouexie de la Driennay, maréchal des logis au 504e
Rt des chars d’assaut tombé à l’attaque de Goyencourt près
Roye (Somme) le 18/8/1918 à l’âge de 22 ans. Priez pour
lui.
Date d'inauguration :
16 octobre 1927
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Dans son édition du 12
septembre 1928, le journal le Réveil du Nord rapporte une visite
d'une délégation de la ville de Hull et revient sur les
circonstances de l'érection du monument :
Le lord-maire de Hull a rendu visite à la petite cité
martyre où dorment des milliers de soldats britanniques
Le petite commune d’Oppy, dont le nom
illustra dans le courant de mai 1917 les communiqués officiels de
la grande guerre, a reçu la visite, mardi 11 septembre, de M. le lord-maire
d’Hull, M. le sheriff de la même ville qui représentaient le
roi, ainsi que plusieurs autres personnalités britanniques. On pourrait
se demander ce qui attache plus particulièrement les hauts représentants
de ce grand port britannique, de cette ville de Kingston-sur-Hull de plus
de 300000 habitants à cette minuscule commune d’Oppy qui n’en compte
guère que 300.
* *
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Une amitié scellé par le sang
Il y a entre ces deux cités
un autre lien que celui éphémère parfois de l’amitié,
il y a que, au cours de la guerre, cette amitié a été
forgée dans le malheur et scellée par le sang. Hull, troisième
port de la Grande-Bretagne qui subvient au besoin d’environ douze millions
d’habitants du Centre et du Nord de l’Angleterre, a envoyé sous
les drapeaux un plus grand nombre de ces enfants qu’aucune autre cité
du royaume : quatre bataillons d’infanterie, les 10e, 11e
et 12e East Yorshire ; trois batteries d’artillerie, les fractions
territoriales qui s’offrirent sur le champ pour aller outre-mer, etc.
Hull, port marchand et port de pêche, se distingua glorieusement,
ses marins firent la chasse aux sous-marins et se signalèrent par
leur bravoure dans toutes les opérations de la grande flotte.
* *
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Oppy, cimetière de Hull
Hull vit 75000 de ses enfants s’enrôler,
plus de 7000 sont morts, et compte par milliers les mutilés et infirmes.
Oppy, durant les attaques de 1917, vit le sacrifice le plus grand des
soldats de Hull. Ce fut le 3 mai, dans le bois d’Oppy, que la cité
de Hull perdit plus de ses fils en un jour qu’en aucun autre jour pendant
toute la durée de la guerre. Les corps d’un grand nombre de guerriers
de cette ville sont couchés sur le territoire de cette petite commune
française. Et c’est pour marquer et perpétuer à jamais
l’immense sacrifice de ses enfants que la ville de Hull a fait ériger
à Oppy un monument d’hommage et de reconnaissance. Ce monument a
été inauguré le 16 octobre 1927 au cours d’une manifestation
qui reste gravée dans la mémoire des habitants d’Oppy. La municipalité
d’Oppy a donc reçu les hôtes britanniques. Ses habitants,
composés en grande partie de cultivateur (il y a une dizaine de
mineurs) n’ont pas manqué d’assister à cette manifestation
au cours de laquelle les visiteurs ont remis généreusement
entre les mains de M. Semain, maire, un chèque de douze mille francs
pour la commune. Un programme avait été mis sur pied
par l’actif secrétaire de mairie, M. Lucien Bertein, instituteur,
dont le dévouement à la commune est reconnu de tous. Il comprenait
une réception à la mairie à laquelle assistèrent
les conseillers municipaux. M. le maire d’Oppy prononça une courte
allocution, M. le lord-maire d’Hull et M. le shérif y répondirent.
Une visite fut faite ensuite, en cortège, composé des sociétés
locales, des enfants des écoles, au monument d’Hull. En passant devant
le monument aux morts des enfants d’Oppy morts pour la France, une gerbe
de fleurs fut déposée par la délégation de Hull
pour rendre hommage aux morts. Au monument de Hull, M. le lord-maire posa
une couronne au nom des citoyens de Hull et demanda aux assistants une
minute de recueillement. Nous avons appris que le lord-maire de Hull, dans
une correspondance échangée avec M. Bertein, secrétaire
de mairie, annoncé que le don d’argent « n’était pas
grand mais qu’il comptait beaucoup pouvoir faire preuve de générosité
dans l’avenir en gage d’amitié pour ses amis fidèles d’Oppy
».
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Le journal le Réveil du
Nord rapporte l’inauguration du monument anglais d’Oppy dans son édition
du 17 octobre 1927 :
Dimanche matin à 11 heures a
eu lieu à Oppy l’inauguration d’un monument érigé à
la mémoire des soldats anglais habitant la ville de Hull et qui sont
morts en France durant la guerre de 1914-1918.
La ville de Hull qui compte 300000 habitants est considéré
comme le troisième de ports de pêche de la Grande-Bretagne,
et d’après les statistiques, elle a envoyé sous les drapeaux
un plus grand nombre de ses enfants qu’aucune autre cité du royaume.
En 1914, Hull a levé quatre bataillons d’infanterie, trois batteries
d’artillerie sans compter les fractions territoriales, qui sur-le-champ offrirent
leurs services pour combattre outre-mer. Pour être complet, des centaines
de pêcheurs se sont enrôlés dans la marine au relevage
des mines ou à la chasse des sous-marins. Le nombre des hommes enrôlés
se monta à 75000 sur lesquels on compte plus de 7000 tués,
les mutilés ou les infirmes non compris.
Le choix de la commune d’Oppy pour l’emplacement du monument provient
de ce que c’est à cet endroit que dans la journée du 3 mai
1917, la cité de Hull perdit plus de ses fils en un jour qu’en aucun
autre pendant toute la durée des hostilités. Les corps d’un
grand nombre des habitants de cette importante cité sont couchés
sur ce terrain et en particulier dans le bois d’Oppy où eurent lieu
des combats farouches. Cette manifestation du souvenir se déroula selon
l’ordonnance et le cérémonial des habitudes britanniques.
L’arrivée des personnalités
La commune d’Oppy s’était parée
pour recevoir de nombreux visiteurs : portes d’honneur, drapeaux. A
11 h 30, venus d’Arras, arrivent les autorités parmi lesquelles le
lord-maire de Hull, M. Watson-Boyes ; l’amiral du Stumber ; le shérif
de la cité, le député lord-lieutenant de l’East Riding
Yorkshire ; le major général Wanless ; le colonel
Georges Easton ; une délégation des régiments anglais ;
une délégation de la British Légion ; des parents,
hommes et femmes.. Les autorités françaises suivent : ce
sont MM. le général De Bellaigue, représentant M. le
ministre de la guerre ; le général Richard ; l’amiral
Duran Vieil, commandant le centre des hautes études de l’école
de guerre navale ; Cagé, chef de cabinet du préfet du
Pas-de-Calais ; Couhé, député du Pas-de-Calais ;
Frémy, conseiller général ; Capron, conseiller d’arrondissement ;
Mme la baronne de la Grange ; Du Bouexic de la Driennays,
etc.
M. le maire d’Oppy, M. Seemain, fait les honneurs à tout ce monde,
assisté de son adjoint, M. Blin, et entouré de ses conseillers
municipaux. L’actif et dévoué secrétaire de mairie,
M. Bertin, a mis la main à tout pour que rien ne cloche et mérite
des félicitations.
L’inauguration du monument
Aussitôt les autorités se rendent au pied du monument aux
morts d’Oppy ; le lord-maire de Hull, en costume d’apparat, dépose
une superbe gerbe de fleurs. En cortège, tous se rendent au monument
anglais. Une compagnie du 3e Génie, sous les ordres du capitaine
Vieilleraud, rend les honneurs. Les clairons et tambours sonnent au Champ,
la fanfare du 3e Génie prête son concours.
Le lord-maire de Hull procède à l’inauguration du monument
et après quelques mots à la gloire des soldats anglais enlève
le voile qui couvre le monument. Des psaumes sont ensuite chantés
avec accompagnement de la musique du 3e Génie, par les divers
représentants des cultes.
Le discours
Dans un magnifique discours, le lord-maire de Hull retrace l’historique
des régiments de l’East Yorshire, puis il déclare : « le
monde doit une dette éternel à la France et à ses braves
fils ». Il adresse des remerciements aux donateurs du terrain
où fut érigé le monument. M. le vicomte de Bouexie de
la Driennaye, dont le fils mort à la guerre à le nom gravé
sur le monument anglais ; il remercia également la baronne de
la Grange, la mère de l’armée anglaise ; puis M. le maire
d’Oppy et son conseil ; M. Octave Bouchez, le marbrier ; la major
Ingpen et major Browne, de la commission des cimetières militaires
britanniques. En terminant il lance ces mots : « qu’il me
soit permis d’exprimer le désir que cette amitié entre la France
et l’empire britannique et en particulier entre la commune d’Oppy et la cité
de Hull, amitié si pleinement scellée par le sang de nos enfants
répandu pour la patrie, dure à jamais, qu’elle ne soit jamais
brisée ! ». (…).
Un déjeuner fut ensuite servi à l’hôtel de l’Univers
et une visite à Notre-Dame de Lorette termina cette journée
magnifique de reconnaissance et du souvenir
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- Une rue de la commune porte le nom de
19 mars 1962, en souvenir de la fin de la guerre d'Algérie
Sources :
- Mairie d'Oppy
- Remerciement à Hervé Mailly pour sa photographie
du monument aux morts
- Remerciement à Daniel Bleuzet pour la photographie du monument
anglais
- Site internet Mémoires des Hommes (fichier des morts pour la France)
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