Monument aux morts de Pernes-en-Artois

Dans une superbe manifestation de reconnaissance, la petite cité de Pernes-en-Artois, a, dimanche dernier dignement glorifié ses 38 enfants morts pour la France. La décoration des habitations était générale. Dans toutes les rues de magnifiques arcs de triomphe rappelaient par leurs inscriptions expressives, les vertus de nos héros.
26 sociétés, et des milliers d’assistants avaient répondu à l’aimable invitation du comité d’organisation et de la municipalité qui, avec un dévouement admirable, avaient préparé le succès de cette belle cérémonie patriotique.

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A 10 heures, dans l’église délicatement décorée aux couleurs nationales, l’excellente chorale de Bruay chanta avec un talent unanimement apprécié la messe de Ziegler. Ses artistes exécutèrent avec un rare talent l’Hymne aux morts de Victor Hugo, Maria, Mater Gratiae, avec accompagnement d’orgue, de violoncelle et de violon ; Près du Fleuve étranger, de Gounod.
M. P. de Thellier, interpréta en véritable amateur l’Hymne aux morts, de M. Lagnier, l’éminent organiste de la paroisse.
Dans une éloquente allocution, M. le chanoine Bridoux, chevalier de la Légion d’honneur, célébra la gloire terrestre et céleste de nos braves poilus. Nul doute qu’il n’eut été applaudi sans la majesté du saint lieu. M. le sous-préfet de Saint-Pol ; M. Salmon, conseiller général, maire de Pernes-en-Artois entouré de son conseil municipal ; les sociétés locales s’étaient fait un honneur d’assister à cet office religieux, célébré pour nos vaillants soldats.
Après la messe eut lieu la bénédiction du monument.

Dans le cortège on remarqua particulièrement l’Alsace et la Lorraine encadrant une France majestueuse qui protégeait un groupe de jeunes pupilles. De jolis chants, des poésies de circonstance furent parfaitement rendus par les enfants de l’école libre de Mme Thorez et par la chorale de Bruay.
Au sommet du monument, haut de six mètres, un poilu en marbre blanc, incarne dans une attitude expressive, l’amour du drapeau qu’il serre, dans une attitude de défi, fièrement sur son cœur. Une phalange de chérubins aux ailes déployées lui font une glorieuse apothéose.
En termes élevés, M. le doyen de Pernes fit ressortir l’union sacrée qui présidait à la fête et les avantages que la religion procure au patriotisme. M. le maire clôtura cette première partie du programme par de sincères remerciements au pasteur de la paroisse.

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A 4 heures les sociétés furent reçues à la mairie où les vins d’honneur leur furent offerts. Le cortège se forma sur le Mont ; parcourut les principales artères de la ville et fut passé en revue sur la Grand’Place part les autorités. Il comprenait : la compagnie des sapeurs-pompiers, les élèves des écoles publiques, de l’école libre, un groupe d’Alsaciennes et de Lorraines, un groupe de jeunes filles portant des gerbes de fleurs, de Pernes, la société des trompettes, les mutilés, la société de secours mutuels de Floringhem, la société de gymnastique de Camblain-Châtelain, l’harmonie municipale, la société de secours mutuels la Gauloise, les anciens combattants d’Hestrus, la société de trompettes de Rimbert-les-Auchel, les anciens combattants de Fiefs, la compagnie de sapeurs-pompiers d’Auchel, les anciens élèves de Pressy et de Tangry, (..). Au pied du monument, M. Ardens, notaire, président de l’association des anciens combattants de Pernes fit l’appel si émouvants des morts auquel leurs camarades de bataille répondaient par : Mort au champ d’honneur.
Des jeunes filles vêtues de blanc déposaient en leur honneur de superbes gerbes de fleurs.
D’éloquents discours furent prononcés par M. le président de la société de secours mutuels la Ternoise ; MM. Martin et Delgéry, conseillers d’arrondissement ; Demazure, maire d’Anvin, au nom des anciens combattants de la commune.
M. le sous-préfet de Saint-Pol remercia la foule nombreuse venue relever par sa présence l’éclat de cette belle fête patriotique, M. Salmon de l’avoir choisi pour la préisder, les organisateurs qui l’avaient si bien préparée.
Il eut un mot aimable pour M. le chanoine Bridoux, qui, le matin, avait si bien glorifié nos braves poilus.
M. Henri Marais recommande l’union sacrée de tous dans une même communion d’idée et d’action, dans le travail ; union qui a fait gagner la guerre et mettra notre patrie au premier rang.
La France démocratique de 1921 est encore la France démocratique de 1914. Vive la France toujours plus belle, et vive la République ! la péroraison de M. le sous-préfet fut saluée par tous les applaudissements de l’assistance.
M. Salmon termina la série des discours par des félicitations et d’unanimes remerciements à tous ceux et à celles qui avaient contribué et participé au succès de cette belle journée. La cérémonie se continua par un concert, par une fête de gymnastique et un grand feu d’artifice sur le Mont.