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MÉMOIRES DE PIERRE

QUÉANT

            Commune titulaire de la Croix de Guerre 1914-1918 (23 septembre 1920)


            Commune reconquise définitivement dans la nuit du 2-3 septembre 1918 par les 52e et 63e divisions britanniques



Monument aux morts


Localisation :
A côté de l'église, à l'emplacement de l'ancien cimetière


Conflits commémorés :  1914-1918, 1939-1945, Indochine

Date d'inauguration : Avril 1925


Texte de la dédicace :

1914-1918
Quéant à ses enfants morts pour la Patrie
Victoire





           Liste des noms inscrits au monument aux morts :

Monument aux morts de Quéant


BACHELET Louis
BAUDUIN Jules
BUCAMP François
CHOPIN François
COLLET Camille
CORNET Albert
CORETTE Augustin
COUPEZ Eugène (adjudant)
COUTANT Emile (capitaine)
DELOT Charles
DOUCHET Adolphe
DUCROND François
DUFLOS Jean-Baptiste (caporal)
DUPLOUY Félicien Vindicien
DUPLOUY Richard (caporal)
GUILMANT Eugène
HANOT Théodore
JESSUS Constant
LANCEL Arthur
LEMAIRE Charles
MORTIER Pierre
OUDOUX Louis
PONCHART Henri
ROUGE Gabriel (sous-lieutenant)
RUELLE Alphonse (lieutenant)
VERET Jean-Baptiste

Victimes civiles :
COUPEZ Louis
MANNECHEZ Louis
SEVRETTE Louis

Plaque au pied du monument :

1939-1945 
Morts pour la France
DELOT André (sergent)
FLAMENT Joachim (caporal chef)
SAUBAUX Georges (caporal chef)
JESSU Léon (soldat)
Victime civile
SAUBAUX Zénon

Indochine 
MAZURE Marc (lieutenant)

Voici l'inauguration du monument aux morts de Quéant rapportée par le journal le Pas-de-Calais (hebdomadaire) du 3 mai 1925 :

Le service religieux
M. le curé célébra à 11 heures, un grand service religieux auquel prirent part les habitants de la commune. L’église provisoire fut d’ailleurs trop petite pour contenir les assistants. La compagnie de sapeurs-pompiers et le groupe d’anciens combattants étaient présents avec leur drapeau.
L’éclat de cette imposante cérémonie avait été rehaussé par la présence de M. le chanoine Bridoux, aveugle de guerre, chevalier de la Légion d’honneur, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre.
Avant le Crédo, M. le curé Dubar se fit un devoir de présenter à l’assistance le dévoué conférencier mutilé pour la raison de que sa situation de victime de guerre le place en trait d’union entre les disparus et les survivants de l’hécatombe de 1914-1918. Après l’offrande, les enfants des écoles chantèrent un cantique à la mémoire des grands morts et après la messe le cortège se rendit devant le monument. M. le chanoine Bridoux, en termes élevés, retraça les circonstances dans lesquelles les enfants du pays, dont les noms sont gravés sur le monument en marbre, firent le sacrifice de leur vie dans un esprit d’union sacrée pour la Justice, pour le Droit et pour la Liberté. Pour ces raisons, ces glorieux morts ont droit à toute notre reconnaissance et cette pensée ne doit pas seulement être inspirée par la nécessité d’un recueillement passager en ce jour mémorable, mais par la prière qui est le sauveur des âmes. L’union sacrée a eu raison des envahisseurs, et comme l’Allemagne n’a pas tenu ses engagements vis-à-vis de nous après notre victoire, le premier devoir de nos dirigeants étaient de maintenir cette union afin d’éviter le retour de semblable cataclysme.
M. le chanoine Bridoux termine en souhaitant que le sacrifice des glorieux disparus ne soit pas vain.
M. Dubar procéda ensuite à la bénédiction du monument à 13 heures.
*   *
*
Le monument
Il est érigé sur l’emplacement de l’ancien cimetière, à côté de la future église, au centre de la commune. Une pyramide portant l’inscription : Quéant à se enfants morts pour la patrie – Victoire, est placée sur un socle également en marbre, portant sur la face antérieure et sur les côtés les noms des 32 disparus. Sur le socle, un poilu mourant, allongé sur son sac, le fusil dans la main droite, jette ses regards au ciel semblant invoquer le sauveur et résigner à son appel dans le royaume des cieux.

La réception des autorités et des sociétés
Malgré la pluie et le vent, un certains nombre de sociétés d’anciens combattants, sapeurs-pompiers, sociétés de musique, étaient formées en cortège, vers 14h45, dans la rue de la Gare, pour défiler ensuite vers la mairie où a eu lieu, à 15 h la réception des autorités et des sociétés.

Devant le monument
Le cortège se dirige ensuite vers le monument où, à 17 heures, retentit la sonnerie de aux champs. Le voile tombe. Il est procédé à l’appel des morts et l’hymne Aux morts pour la patrie est chanté par les enfants de écoles.
M. J. Huret, président de la société des anciens combattants, ouvre la série des discours. M Tabary, maire, et président du comité d’érection, lui succède ; puis M. Delplace, socialiste, conseiller général, représentant du préfet. M. la capitaine Vasseur, commandant la section des médaillés militaires d’Arras, prononce ensuite un patriotique discours, et enfin, M. Bernard de Francqueville, conseiller d’arrondissement.
M. le sénateur Bachelet, absent, n’avait pas été invité.
*   *
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Discours de M. de Francqueville, conseiller d’arrondissement :
Mesdames, messieurs,
Mes chers camarades,
J’ai le devoir de déposer au pied de ce glorieux monument, le pieux hommage du conseil d’arrondissement. Le culte des morts a toujours été l’honneur de l’humanité, les français plus que bien d’autres peuples ont conservé de tous temps fidèlement le souvenir de leurs aînés, de ceux qui ne sont plus et dont la voix d’outre tombe mérite d’être pieusement entendue et scrupuleusement obéie.
Mais combien ce culte est plus émouvant et plus significatif lorsqu’il s’agit des enfants du pays tombés au champ d’honneur, pour la plus belle et le plus entraînante des causes, pour la patrie ! Ah ! combien ceux-là mérite le beau titre que leur donnait Barrès : Nos seigneurs les morts.
Pour nous anciens combattants, les mêmes questions se posent à chacune de ses fêtes, toujours avec un aussi passionnant intérêt : où et quand sont-ils tombés ? Et pour chaque nom qui est celui d’un camarade, nous revoyons dans nos imaginations tel coin de cette Alsace si ardemment convoitée, secteur généralement calme où les coups de la mort retentissaient d’autant plus lourdement et douloureusement ; ou bien c’est le paysage de Verdun, secteur si différent de tous les autres, le plus tragique, le plus sauvage, mais aussi le plus poignant, le plus sublime, où la mort frappait sans arrêt le jour et la nuit, en première et en deuxième ligne, dans les postes d’écoute et dans les postes de commandement, parfois même les plus reculés ; ou encore c’est le chemin des Dames, au sol dénudé, pareil à une dune du désert, secteur d’attaques et de contre-attaques où tant des nôtres sont tombés ; c’est peut-être enfin quelques régions plus proches de chez nous : la Somme, l’Artois, les Flandres, où le sang des alliés belges, anglais et français, est venu se mêler si étroitement, que le sol par endroits a été comme saturé de leur commun héroïsme.
Nous voudrions aussi savoir, pour tel ou tel, vers quelle époque de cette interminable guerre il est tombé. Etait-ce aux temps héroïques du sublime enthousiasme où se ruaient au devant de la mort képis et pantalons rouges ? Ou un peu plus tard sous la lourde chape des premières tenues d’hiver ? Ou bien encore à l’apparition du bleu horizon ? Ou enfin au temps des premiers casques ?
Nous aimerions connaître les circonstances de chaque mort et tous les détails nous seraient précieux, tant notre affectueuse sollicitude reste étroitement attachée au sort de ceux qui seront toujours pour nous des frères d’armes fidèlement aimés et douloureusement regrettés. Habitants de Quéant, vous avez raison de vouloir conserver à la place d’honneur à impérissable et imposant souvenir des enfants de la commune morts pour que la France vive.
Vous restez fidèles par là à l’exemple des anciens qui gravaient sur les tombes des fiers soldats morts au champ d’honneur, tombes qu’ils disposaient sur les points de passage des voyageurs, ce commandement qui est tout un enseignement : Sta viator leroem calcas ! Arrêtez passants des générations nouvelles, regardez ce monument, il est un symbole, découvrez-vous pieusement devant les héros, méditez et imitez !
MM. Au drapeau, et haut les cœurs !!




Les autres lieux de mémoire de la commune


    -  Vitrail du souvenir de la Grande Guerre (dans l’église Saint-Léger) 

    - Blockhaus allemand. Près de l'église, vestige d'un ouvrage fortifié allemand de la ligne Quéant-Drocourt.

    -  Plaque commémorative (dans la mairie) avec médaillon photographique :

Quéant reconnaissant à son instituteur adjoint
CORBET Albert, Mort pour la France le 6 avril 1915
au Bois La Dame (Meuse)
Il a bien mérité de la Patrie  

     
     - Plaque commémorative (dans la mairie) :

Hommage des anciens élèves
à leurs camarades
Sergent DELOT André
Caporal chef FLAMENT Joachim
Soldat JESSU Léon
Morts pour la France  

     - Plaque commémorative (dans la mairie) avec médaillons photographiques :
 

Augustin CORETTE, 5eRIT, Mort pour la France à Bruel le Sec (Oise) le 30 août 1918 à 44 ans - Regrets Eternels
Alphonse RUELLE, lieutenant 404e RI, tué au Chemin des Dames le 23 octobre 1917 à 29 ans
Adolphe DOUCHET, 4e RIT, Mort pour la France à Leysin (Suisse) le 3 août 1918 à 39 ans - Regrets Eternels
DUPLOUY Félicien, soldat 27eRI, Mort pour la France à Troyes le 5 octobre 1914 à 28 ans
OUDOUX Louis, soldat, Mort pour la France au combat d'Arfeuil le 1er octobre 1918
Gabriel ROUGE, 1894-1914, Esternay
VERET Jean-Baptiste, décédé à Verdun le 27 février 1916 à 36 ans
GUILMANT Eugène, soldat au 5e RI Art. Fort. Tué à Verdun le 24 juin 1915 à 32 ans
Charles DELOT, 149e RI, tué à Sommes-Suippes (Marne le 17 juillet 1918 à 35 ans - Regrets Eternels
Théodore HANOT, 55e RI, Mort pour la France à Dugny (Meuse) le 22 mars 1917 à 29 ans - Regrets Eternels
COUPEZ Louis, victime civile, Mort pour la France à Quéant le 1er août 1916 à 15 ans
François BUCAMP, 84e RI, tué à Vieil-Arcy le 15 novembre 1914 à 24 ans - Regrets Eternels
COUPEZ Eugène, adjudant 5e RIT, tué à Largitzen (Alsace) le 22 décembre 1916 à 42 ans
Jean-Baptiste DUFLOS, caporal au 96e RI, tué à Verdun le 26 août 1917 à 35 ans - Regrets Eternels

     
      - Queant Communal Cemetery British Extension (chemin d'Arras, superficie : 1145 m2). Contient les tombes de 180 soldats allemands et 3 soldats du Royaume-Uni tombés en mars 1918. Et le German extension qui contient les corps de 140 allemands, 4 russes, 10 britanniques enterrés par les allemands ; ainsi que 420 soldats allemands enterrés par les anglais. Quéant était tout proche de la ligne Hindenburg durant la Grande Guerre, à l'extrémité sud d'une ligne de défense mineure nommé Ligne Drocourt-Quéant


Sources :
- Mairie de Quéant
- Remerciement à Jean-Louis Garret pour sa photographie du monument aux morts
- Commonwealth War Graves Commission






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