Localisation : A côté de l'église,
à l'emplacement de l'ancien cimetière
Conflits commémorés
: 1914-1918, 1939-1945,
Indochine
Date d'inauguration : Avril
1925
Texte de la dédicace :
1914-1918
Quéant à ses enfants morts pour la Patrie
Victoire
Liste des noms inscrits
au monument aux morts :
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BACHELET Louis
BAUDUIN Jules
BUCAMP François
CHOPIN François
COLLET Camille
CORNET Albert
CORETTE Augustin
COUPEZ Eugène (adjudant)
COUTANT Emile (capitaine)
DELOT Charles
DOUCHET Adolphe |
DUCROND François
DUFLOS Jean-Baptiste (caporal)
DUPLOUY Félicien Vindicien
DUPLOUY Richard (caporal)
GUILMANT Eugène
HANOT Théodore
JESSUS Constant
LANCEL Arthur
LEMAIRE Charles
MORTIER Pierre
OUDOUX Louis |
PONCHART Henri
ROUGE Gabriel (sous-lieutenant)
RUELLE Alphonse (lieutenant)
VERET Jean-Baptiste
Victimes civiles :
COUPEZ Louis
MANNECHEZ Louis
SEVRETTE Louis
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Plaque au pied du monument :
1939-1945
Morts pour la France
DELOT André (sergent)
FLAMENT Joachim (caporal chef)
SAUBAUX Georges (caporal chef)
JESSU Léon (soldat) |
Victime civile
SAUBAUX Zénon
Indochine
MAZURE Marc (lieutenant)
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Voici l'inauguration du monument
aux morts de Quéant rapportée par le journal le Pas-de-Calais
(hebdomadaire) du 3 mai 1925 :
Le service religieux
M. le curé célébra
à 11 heures, un grand service religieux auquel prirent part les habitants
de la commune. L’église provisoire fut d’ailleurs trop petite pour
contenir les assistants. La compagnie de sapeurs-pompiers et le groupe d’anciens
combattants étaient présents avec leur drapeau.
L’éclat de cette imposante cérémonie avait été
rehaussé par la présence de M. le chanoine Bridoux, aveugle
de guerre, chevalier de la Légion d’honneur, décoré
de la médaille militaire et de la croix de guerre.
Avant le Crédo, M. le curé
Dubar se fit un devoir de présenter à l’assistance le dévoué
conférencier mutilé pour la raison de que sa situation de victime
de guerre le place en trait d’union entre les disparus et les survivants
de l’hécatombe de 1914-1918. Après l’offrande, les enfants des
écoles chantèrent un cantique à la mémoire des
grands morts et après la messe le cortège se rendit devant le
monument. M. le chanoine Bridoux, en termes élevés, retraça
les circonstances dans lesquelles les enfants du pays, dont les noms sont
gravés sur le monument en marbre, firent le sacrifice de leur vie
dans un esprit d’union sacrée pour la Justice, pour le Droit et pour
la Liberté. Pour ces raisons, ces glorieux morts ont droit à
toute notre reconnaissance et cette pensée ne doit pas seulement être
inspirée par la nécessité d’un recueillement passager
en ce jour mémorable, mais par la prière qui est le sauveur
des âmes. L’union sacrée a eu raison des envahisseurs, et comme
l’Allemagne n’a pas tenu ses engagements vis-à-vis de nous après
notre victoire, le premier devoir de nos dirigeants étaient de maintenir
cette union afin d’éviter le retour de semblable cataclysme.
M. le chanoine Bridoux termine en souhaitant que le sacrifice des glorieux
disparus ne soit pas vain.
M. Dubar procéda ensuite à la bénédiction
du monument à 13 heures.
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Le monument
Il est érigé sur l’emplacement de l’ancien cimetière,
à côté de la future église, au centre de la commune.
Une pyramide portant l’inscription : Quéant à se enfants morts
pour la patrie – Victoire, est placée sur un socle également
en marbre, portant sur la face antérieure et sur les côtés
les noms des 32 disparus. Sur le socle, un poilu mourant, allongé
sur son sac, le fusil dans la main droite, jette ses regards au ciel semblant
invoquer le sauveur et résigner à son appel dans le royaume
des cieux.
La réception des autorités et des sociétés
Malgré la pluie et le vent, un certains nombre de sociétés
d’anciens combattants, sapeurs-pompiers, sociétés de musique,
étaient formées en cortège, vers 14h45, dans la rue
de la Gare, pour défiler ensuite vers la mairie où a eu lieu,
à 15 h la réception des autorités et des sociétés.
Devant le monument
Le cortège se dirige ensuite vers le monument où, à
17 heures, retentit la sonnerie de aux champs. Le voile tombe. Il est procédé
à l’appel des morts et l’hymne Aux morts pour la patrie est chanté
par les enfants de écoles.
M. J. Huret, président de la société des anciens
combattants, ouvre la série des discours. M Tabary, maire, et président
du comité d’érection, lui succède ; puis M. Delplace,
socialiste, conseiller général, représentant du préfet.
M. la capitaine Vasseur, commandant la section des médaillés
militaires d’Arras, prononce ensuite un patriotique discours, et enfin, M.
Bernard de Francqueville, conseiller d’arrondissement.
M. le sénateur Bachelet, absent, n’avait pas été
invité.
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Discours de M. de Francqueville,
conseiller d’arrondissement :
Mesdames, messieurs,
Mes chers camarades,
J’ai le devoir de déposer au pied de ce glorieux monument, le pieux
hommage du conseil d’arrondissement. Le culte des morts a toujours été
l’honneur de l’humanité, les français plus que bien d’autres
peuples ont conservé de tous temps fidèlement le souvenir de
leurs aînés, de ceux qui ne sont plus et dont la voix d’outre
tombe mérite d’être pieusement entendue et scrupuleusement obéie.
Mais combien ce culte est plus émouvant et plus significatif lorsqu’il
s’agit des enfants du pays tombés au champ d’honneur, pour la plus
belle et le plus entraînante des causes, pour la patrie ! Ah ! combien
ceux-là mérite le beau titre que leur donnait Barrès
: Nos seigneurs les morts.
Pour nous anciens combattants, les mêmes questions se posent à
chacune de ses fêtes, toujours avec un aussi passionnant intérêt
: où et quand sont-ils tombés ? Et pour chaque nom qui est
celui d’un camarade, nous revoyons dans nos imaginations tel coin de cette
Alsace si ardemment convoitée, secteur généralement calme
où les coups de la mort retentissaient d’autant plus lourdement et
douloureusement ; ou bien c’est le paysage de Verdun, secteur si différent
de tous les autres, le plus tragique, le plus sauvage, mais aussi le plus
poignant, le plus sublime, où la mort frappait sans arrêt le
jour et la nuit, en première et en deuxième ligne, dans les
postes d’écoute et dans les postes de commandement, parfois même
les plus reculés ; ou encore c’est le chemin des Dames, au sol dénudé,
pareil à une dune du désert, secteur d’attaques et de contre-attaques
où tant des nôtres sont tombés ; c’est peut-être
enfin quelques régions plus proches de chez nous : la Somme, l’Artois,
les Flandres, où le sang des alliés belges, anglais et français,
est venu se mêler si étroitement, que le sol par endroits a
été comme saturé de leur commun héroïsme.
Nous voudrions aussi savoir, pour tel ou tel, vers quelle époque
de cette interminable guerre il est tombé. Etait-ce aux temps héroïques
du sublime enthousiasme où se ruaient au devant de la mort képis
et pantalons rouges ? Ou un peu plus tard sous la lourde chape des premières
tenues d’hiver ? Ou bien encore à l’apparition du bleu horizon ? Ou
enfin au temps des premiers casques ?
Nous aimerions connaître les circonstances de chaque mort et tous
les détails nous seraient précieux, tant notre affectueuse
sollicitude reste étroitement attachée au sort de ceux qui
seront toujours pour nous des frères d’armes fidèlement aimés
et douloureusement regrettés. Habitants de Quéant, vous avez
raison de vouloir conserver à la place d’honneur à impérissable
et imposant souvenir des enfants de la commune morts pour que la France vive.
Vous restez fidèles par là à l’exemple des anciens
qui gravaient sur les tombes des fiers soldats morts au champ d’honneur,
tombes qu’ils disposaient sur les points de passage des voyageurs, ce commandement
qui est tout un enseignement : Sta viator leroem calcas ! Arrêtez passants
des générations nouvelles, regardez ce monument, il est un
symbole, découvrez-vous pieusement devant les héros, méditez
et imitez !
MM. Au drapeau, et haut les cœurs !!
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Les autres lieux de mémoire
de la commune
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- Vitrail du souvenir de la Grande Guerre
(dans l’église Saint-Léger)
- Blockhaus allemand. Près de
l'église, vestige d'un ouvrage fortifié allemand de la ligne
Quéant-Drocourt.
- Plaque commémorative (dans
la mairie) avec médaillon photographique :
Quéant reconnaissant à son instituteur adjoint
CORBET Albert, Mort pour la France le 6 avril 1915
au Bois La Dame (Meuse)
Il a bien mérité de la Patrie
- Plaque commémorative (dans la mairie)
:
Hommage des anciens élèves
à leurs camarades
Sergent DELOT André
Caporal chef FLAMENT Joachim
Soldat JESSU Léon
Morts pour la France
- Plaque commémorative (dans
la mairie) avec médaillons photographiques :
Augustin CORETTE, 5eRIT, Mort pour la France à
Bruel le Sec (Oise) le 30 août 1918 à 44 ans - Regrets Eternels
Alphonse RUELLE, lieutenant 404e RI, tué au Chemin
des Dames le 23 octobre 1917 à 29 ans
Adolphe DOUCHET, 4e RIT, Mort pour la France à Leysin
(Suisse) le 3 août 1918 à 39 ans - Regrets Eternels
DUPLOUY Félicien, soldat 27eRI, Mort pour la France
à Troyes le 5 octobre 1914 à 28 ans
OUDOUX Louis, soldat, Mort pour la France au combat d'Arfeuil le 1er
octobre 1918
Gabriel ROUGE, 1894-1914, Esternay
VERET Jean-Baptiste, décédé à Verdun le
27 février 1916 à 36 ans
GUILMANT Eugène, soldat au 5e RI Art. Fort. Tué
à Verdun le 24 juin 1915 à 32 ans
Charles DELOT, 149e RI, tué à Sommes-Suippes
(Marne le 17 juillet 1918 à 35 ans - Regrets Eternels
Théodore HANOT, 55e RI, Mort pour la France à
Dugny (Meuse) le 22 mars 1917 à 29 ans - Regrets Eternels
COUPEZ Louis, victime civile, Mort pour la France à Quéant
le 1er août 1916 à 15 ans
François BUCAMP, 84e RI, tué à Vieil-Arcy
le 15 novembre 1914 à 24 ans - Regrets Eternels
COUPEZ Eugène, adjudant 5e RIT, tué à
Largitzen (Alsace) le 22 décembre 1916 à 42 ans
Jean-Baptiste DUFLOS, caporal au 96e RI, tué à
Verdun le 26 août 1917 à 35 ans - Regrets Eternels |
- Queant Communal
Cemetery British Extension (chemin d'Arras, superficie : 1145 m2).
Contient les tombes de 180 soldats allemands et 3 soldats du Royaume-Uni
tombés en mars 1918. Et le German extension qui contient les
corps de 140 allemands, 4 russes, 10 britanniques enterrés par les
allemands ; ainsi que 420 soldats allemands enterrés par les anglais.
Quéant était tout proche de la ligne Hindenburg durant la
Grande Guerre, à l'extrémité sud d'une ligne de défense
mineure nommé Ligne Drocourt-Quéant
Sources :
- Mairie de Quéant
- Remerciement à Jean-Louis Garret pour sa photographie du monument
aux morts
- Commonwealth War Graves Commission
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