Le 7 novembre avait lieu l’inauguration
et la bénédiction du monument placé en lisière
dans le cimetière et sur lequel se trouvent gravés les
noms des onze braves morts au service de la France : savoir, en 1915,
Henri Fréville, Montpellier ; Gustave Forestier, Maizeray ; Horace
Dufresne, Fresnes ; René Misoire, Tahure ; Charles Brocquet, Bethonval.
En 1916, Adolphe Forestier, Soyécourt ; Joseph Misoire, Beaumont
; Paulin Courtin, Antibes ; Alexandre Courtin, Genermont. En 1917, Simon
Carpentier, Craonne ; Louis Forestier, Saint-Michel de Maurienne.
Tout a contribué à l’éclat de cette journée
: temps superbe, magnifiques arcs de triomphe dressés sur le passage
du cortège, assistance nombreuse et recueillie, familles en deuil,
groupe de combattants, autorités et conseil municipal en tête.
Le matin au service solennel, où M. le curé parla des
victimes en termes émus, figurait un nouveau catafalque offert par
la famille Fréville-Blocquel. Un joli drapeau venant des mêmes
donateurs n’a pu être béni que le jeudi suivant, anniversaire
de l’armistice et cinquantenaire de la république.
Le soir, après l’arrivée du cortège, le chant
des vêpres et la bénédiction du Très Saint
sacrement eut lieu l’inauguration du monument. Cette cérémonie
fut suivie de l’appel des morts et de l’allocution du pasteur de la paroisse.
Plusieurs discours de MM. Normand, instituteur malade et représenté,
Pierre Decréquy, conseiller municipal, Augustin Wallart, maire
de la commune, furent encadrés de deux charmantes poésies
récitées par un groupe de petites écolières.
Ces discours après avoir fait revivre les heures tristes de la guerre
et les sacrifices de nos soldats, montrèrent dans des conclusions
pratiques ce qu’il fallait faire pour soulager les infortunes, maintenir
la paix et profitez de la victoire.
C’était avant tout une fête religieuse qui laissa partout
la meilleure impression.